Les pensées virevoltent, tandis que son regard se secoue. Gauche, puis droite. Se perdant dans le jardin plus loin, avant de se replanter de nouveau sur un bâtiment puis son voisin. Il s'immobilise, prend une forte inspiration gonflant sa poitrine. Avant de tout relâcher, d'une manière plus paisible qu'il y a un instant. Puis, ses iris bleu se lèvent encore, cherchent le ciel sombre. A quoi bon, les gens diraient. A quoi bon observer le fond de la nuit ? Ce à quoi, lui, répondrait y voir tellement, tellement de choses. Peut-être même plus que dans un ciel éclairé d'une autre contrée. Lui, il y voit le firmament éternel. Les étoiles, la lune. Les nuages couvrant ici et là. Et la vie nocturne reflétant une des plus belles choses au monde. Car même dans les plus profonds ténèbres, l'on peut y voir du beau. L'on doit y voir du beau, même. C'est bien ce qu'il s'est efforcé de faire, lui, jeune Dänerick, dans sa petite existence. Voir du positif, malgré la noirceur du monde. Malgré ce que l'on a affligé. Et même que des fois, il l'a cherché. Et même que des fois, il l'a mérité. Cependant, il finit toujours par s'en sortir. En un morceau, ou presque.
Quitte à devoir laisser derrière certains souvenirs, tracas, qui ne le quitteront jamais vraiment.
Des images lui restent en tête. Des aventures, vérités difficiles à accepter. Des êtres aimés perdus, à jamais. Amis, comme famille.

Il s'en veut presque, de n'avoir pu dire un Au revoir adéquat.
Mais la vie continue. Et il se doit d'avancer avec celle-ci.
Dernier souffle. Dernier regard, qui se perd dans son carnet ouvert. Derniers vers et phrases maladroites exprimant ses sentiments dans une page.
Et nous y voici. De nouveau. De retour.
Nora ferme son livre. Prêt à entamer un nouveau chapitre. Espérant que cette fois, il en sera d'un tout autre genre. Ou quelque chose de plus agréable à lire, pour les malheureux qui tomberont dessus à son retour. Sa très chère sœur, par exemple. Il s'en voudrait de lui refiler un torchon où les mots s'éparpillent.
Il avance, pour de bon. Et à ses bottes, il sent presque un être lui coller la cadence. Looki, probablement. Peut-être d'autres aussi. Qu'il va être compliqué de tous les emmener... Il pourrait bien laisser certains chez ses parents. Mais ses familiers, amis velus, ont de plus en plus de mal à accepter ses départs. Et maintenant qu'il est resté pendant des mois en leur compagnie, il est certain qu'ils n'apprécieraient pas tous une énième longue disparition.
Un petit sourire aux lèvres, une inspiration saine dans les poumons, voilà qu'un léger enthousiasme comble de nouveau son cœur. Bien sûr, l'elfe sait que cela ne sera pas de tout repos, à présent, pour les prochains voyages. Mais il prendra des précautions, se fera entourer, protéger. En voilà, une belle résolution. Et qui sait, cela le fera faire peut-être de nouvelles rencontres ?