Le séjour à Vollheim avait été d’une richesse incommensurable pour Lundell. Que ça soit sa rencontre avec Vordrak ou d’autres habitants de cette contrée, absolument tout avait été instructif pour le futur élu qui l’ignore. Mais… il fallait rentrer désormais, et s’il pouvait faire une ligne droite pour rentrer à Al-Malaq… Lundell fit des siennes se permettant un immense crochet vers Clara Nocte. Pourquoi cette contrée, car Vordrak lui avait conseillé. Ami avec le temps, Lun’ c’est confié à lui et lui a avoué qu’encore aujourd’hui, il a du mal à accepter le fait qu’il soit orphelin de base… Et c’est compréhensible, quand vos « parents » non biologique ne sont plus de ce monde, c’est difficile d’être seul. Du moins, l’élu ne se sent pas directement seul, mais il y a des moments comme ça où au final, cette solitude vient vous tenir compagnie et … c’est désagréable. Ainsi, durant certaines nuits, cette vérité revient le hanter, lui rappelant sans cesse qu’il se nomme Lundell… Juste Lundell. Aucun nom de famille associé.

Après moult discussions, le jeune homme s’est donc décidé de fouiller une fois de plus le monde en passant par l’endroit où les elfes naissent. Etant cela a priori, quoi de plus normal que vérifier ce lieu ? Espérant obtenir un jour ou l’autre des informations, il savait malheureusement qu’il ne pourrait pas rester indéfiniment sur ce bout de terre, alors cette fois-ci, il allait changer d’approche. Plutôt que faire l’enquête soi-même, il se devait de trouver de l’aide. Alors, une fois rendu sur les terres elfiques, il demanda conseils ici et là !
C’est ainsi que le voyageur termina à Munditia dans ses ruelles qui le rendait rêveur. Les architectures elfiques étaient toujours aussi impressionnantes et raffinées aux yeux de l’orphelin. Pour un peu, il aimerait bien s’y installer s’il en avait la possibilité, mais… malheureusement l’argent n’est pas sur quoi le jeune homme roule… Ainsi, ses pensées restent à l’état de rêve, mais qui sait si un jour son rêve ne deviendra pas réalité ?

En tout cas, à force de demander de l’aide de personnes compétentes, à force de chercher « le ou la meilleur », il l’ignorait, mais ses paroles se rependrait comme une trainée de poudre. S’envolant dans les rues et ruelles, c’est finalement un murmure sous n’importe quelle forme qui pourrait arriver à ses oreilles à « elle ». Un individu jamais vu ici autrefois cherche LA personne pour obtenir des informations.
La rumeur colportée disait que l’inconnu était prêt à tout pour obtenir des informations sur une affaire hautement importante pour lui. Il se prétendait prêt à payer une grande somme ou être redevable si l’aide apporté avait des répercutions ! Bref… L’homme semblait vraiment dans le besoin et cherchait donc le ou la meilleure personne pour ce job. Qui sait comment les gens réagiraient devant une telle parole, car si certains sont honnêtes… il n’en est pas de même pour tous ! Et ce genre de promesse attire tant les charlatans que les gens charitables !

Terminant une boisson dans un bar du coin, le jeune homme continua de chercher sa perle rare, se disant que peu importe où il irait, il y a bien une personne ou plusieurs qui ont des oreilles partout non ? Le savoir, c’est le pouvoir… ça tout le monde le sait ! Convaincu, Lundell cherchait cette personne, cette ombre que l’on dit fiable pour savoir ce qu’il faut sur n’importe quel sujet. De ce qu’il s’avait, il existe une personne comme cela, mais il ignore tout le reste… L’âge, le sexe de l’individu ou même son nom et prénom… Mais le moindre espoir lui permettait de continuer sa mission du jour.

Trouver LA personne qui pourrait l’aider dans sa recherche d’informations.

L’homme n’avait clairement pas froid aux yeux. Ses voyages l’ont emmené à bien des endroits et s’il ne s’est jamais aventuré dans des zones sinistres comme Ananda, il faut le dire, l’elfe a déjà vu du paysage ! Ainsi, il osait bel et bien s’aventurer par ici aussi téméraire cela soit-il. Pour son objectif, il serait prêt à retourner la terre entière et pour cause, il voulait des réponses. Ce savoir, ce secret, c’est comme avoir une porte chez soit mais ne pas posséder les clés pour l’ouvrir. Il n’y a rien de plus frustrant et si certains sages sont capable de faire avec et ignorer la chose, Lundell lui n’y arrivait pas, accumulant déceptions sur déceptions sans se laisser abattre pour autant ! Non, il vivait sa vie, mais était obligé de répondre à cette question : qui sont ses parents ! Lui-même ignore ce qui se passera ensuite, mais il mérite des réponses comme tout le monde ? Il s’en était convaincu, ignorant que le destin jouerait les trouble-fête, notamment en lui confiant un rôle très prenant ! Mais revenons-en à nos moutons.

Assis proche d’un comptoir, sirotant un verre d’alcool léger, il se fit interpeller par une personne. S’analysant mutuellement, l’homme n’avait pas peur des regards. Sachant les elfes très pointilleux dans leurs façons d’être, il se laissait dénuder et vint à faire de même sans trop abuser de la coutume. L’elfe qui lui demandait si la place était libre allait donc avoir une réponse claire, celui-ci affichant un maigre sourire, mais réel malgré tout.

« Faites donc ! Ce bar n’est pas à moi ni ses places. »

Restant humble, il prit son verre et admira le liquide tournoyer dans la prison élémentaire. C’est alors qu’une phrase de l’inconnue interpella le jeune homme qui quitta le liquide transparent pour se poser sur la demoiselle qui était devenue sa voisine. L’approche était presque timide, ou juste légère pour se retourner en cas d’erreur, mais ne sentant pas de réelle menace apparente, le jeune homme ne se fit pas trop méfiant. Il répondit le plus naturellement possible avec un brun de philosophie pour débuter.

« Ne cherchons-nous pas tous quelque chose ? Le but même de la vie ? Trouver notre voie ? »

Attendant de voir si elle allait fuir en pensant s’être trompé, finalement, il reprendrait avant un possible départ ou une excuse malvenue pour donner une réponse plus réelle à la situation. Le bouche à oreille semblait avoir fonctionné, restait à voir qui il avait attiré à lui. Un charlatan ? Ou une réelle aide possible ?

« C’est bien moi, oui. »

Affirmant cela sans la moindre hésitation, son regard parcouru brièvement la pièce, montrant que malgré sa naïveté apparente, il se méfiait un peu. Puis ne remarquant rien, il se détendit avant de poser son verre et se tourner vers la demoiselle plutôt agréable à la vue. Son physique musclé pour une femme ne lui faisant guère peur, peut-être même tout l’inverse, Lundell apprécie les femmes « fortes », qu’il s’agisse de mental ou de physique !

« Oh pour être franc et sans vouloir me vanter, j’ai parcouru bien plus que ces terres… Mais je vous évite mon histoire à dormir debout, du moins tant qu’elle n’est pas nécessaire. »

Pour délier un peu les langues et mettre un peu en confiance, l’elfe interpella brièvement le barman pour préciser que son verre à elle serait offert par lui. Un geste sympathique visant à clairement amadouer. Le jeune homme savait comment fonctionne les affaires et il était plutôt adepte de la manière douce, n’aimant guère monter le ton pour arriver à ses fins…

« Cela relève presque de l’impossible, pourtant… en cent années d’existence jamais je n’ai baissé les bras concernant cette affaire. Donc oui, je pense qu’on peut dire que je suis déterminé en effet. »

Montrant un faible sourire, il avance son verre pour faire rouler de nouveau le liquide contre les parois de verre et s’y perdre. L’homme est un grand pensif quand il s’agit de « ça ».

« Je suis désolé si mes questions vont vous sembler sortit de nulle part, mais… vous comprendrez petit à petit. Dites-moi… Que représente votre origine pour vous ? »

Question assez ouverte, le jeune homme voulait entamer une discussion aussi complète que possible, espérant ne pas tomber sur quelqu’un de trop vif. I9l serait dommage qu’elle veuille directement la partie croustillante de toute cette histoire, bien que comme on dit : le temps c’est de l’argent !

« De mon point de vue, cela nous définis, ou au moins nous aiguille grandement. Pourtant, cela n’empêche pas celles et ceux qui l’ignorent de devenir quelque chose, mais… cela provoque un manque. Un trou dans son existence qu’on peut choisir d’ignorer ou au contraire combler. Voyez-vous où je veux en venir ? Très chère… Très chère comment ? »

Le jeune homme plongea son regard dans le sien, quittant presque son attitude mystérieuse pour celle de l’homme bon vivant qu’il était. Au diable le côté théâtral, il avait oublié les présentations… Sombre idiot qu’il peut être dans ces moments trop immersif pour lui.

« … Lundell. Je me nomme Lundell pour ma part. Je viens d’Al Malaq. Et vous ? Enfin et toi ? »