"Tête brûlée ? Mais voyons, je ne fais que commencer !"

Parce qu'après tout, elle l'a forcé à terminer au sol une deuxième fois. De là à dire que c'est elle qui mène le combat, il n'y a qu'un pas. Mais elle sent bien qu'il refuse de se battre. Alors avant même qu'il puisse se relever, lorsqu'ils sont l'un contre l'autre au sol, elle lui flanque un coup de pied brutal dans l'estomac.

"Battez vous, par les dieux ! Vous faîtes honte à votre race !"

D'un geste agile et élancé, elle se redresse les deux pieds debout en un petit saut. Elle dégaine son arme qu'elle pointe sur Valerian, puis tire à côté de lui.

"Allez, plus vite ! Ou alors n'êtes-vous qu'un imposteur ?"

Ce combat commence à lui taper sur le système.

Ah bah voila, il la prend enfin au sérieux ! Il lui retire le pistolet des mains (ce qui est une bonne idée) et celui-ci se plaint clairement lorsqu'il vole et s'écrase au sol. Les plus attentifs auront compris que le pistolet a insulté l'ensemble des participants de l'assemblée, les élus en premier.

"J'ai visé à côté, arrêtez de vous prendre pour le centre de l'attention. C'est moi que les gens veulent voir gagner."

Elle est frustrée parce qu'il a mis du temps à rentrer dans le combat (et que son premier coup est nul, elle arrive à l'esquiver facile même si il lui retire son arme) et qu'en plus de ça, il se permet de répondre.

"Pas besoin de me défendre !"

Il la feinte, la fait basculer au sol en l'immobilisant. Ses jambes sont bloquées, elle ne peut pas se débattre facilement avec un coup dans la face. Heureusement pour elle, il lui reste toujours son charisme naturel. Elle se penche vers lui et murmure à son oreille.

"Valerian, si c'est ce que vous vouliez, il ne fallait pas me plaquer au sol en public. Une invitation à prendre le thé aurait été suffisante !"

Et maintenant, elle n'a plus qu'à tenter de se débattre et de se remettre sur ses pieds. Si elle y arrive, elle ira chercher sa rapière. Que le combat se termine enfin !

Pour une fois, Aurelia fait étonnement preuve de politesse. Elle se redresse en attrapant la main (drôlement douce) de Valerian, puis elle file vers sa rapière qu'elle attrape du bout des doigts.

"Arrêtons de pavaner quelques instants et battons-nous, enfin !"

Cette fois ci, elle ne retient pas ses coups. Elle s'avance vers l'élu en frappant à plusieurs reprises, tentant des feintes pour venir frapper les points sensibles de sa tenue. Elle laisse des trous béants dans sa défense, mais de toute façon, elle n'a pas besoin d'y faire attention. La meilleure défense, c'est l'attaque.

Il l'énerve, parce qu'il esquive presque tout. Enfin, elle touche. Si elle avait utilisé son arme en arcanite, elle sait qu'il serait en train de se rouler au sol de douleur, mais la stupidité des traités fait qu'elle ne peut pas lui proposer un combat à mort. Soi-disant qu'il y a déjà eu un problème entre élus et que ça a impliqué une guerre, bref, que des trucs de nullos.

Si elle avait son arme, à elle, elle n'aurait pas terminé par terre et elle n'aurait probablement pas la pointe d'une arme contre sa gorge. Elle a peut être été trop impatiente (non, elle est parfaite dans chaque mouvement) mais on dirait qu'elle n'a pas le choix. Elle hausse un sourcil et regarde l'élu sans bouger.

"Oseriez vous vraiment planter votre lame ? Je suis presque certaine que je pourrais récupérer la mienne sans que vous fassiez quoi que ça soit, Générosité."

Mais profiter des traités et des conventions ne correspond pas à Aurelia, alors elle recule d'un pas, une main en l'air.

"Comptons ça comme un ex-æquo. Si j'avais eu mon arme, vous n'auriez rien pu faire."

Après tout, elle était la plus grande combattante de l'histoire et même avec une rapière à moitié morte, elle avait tué la dirigeante de la Tour Galate, rien que ça.