Les feux d'artifice fusent depuis le centre même de la capitale elfique. Tout noctem levant les yeux peut contempler myriades de formes complexes et avancées se dessinant dans le ciel étoilé. Pour fêter le trois-cent-septième anniversaire de la purge de Noctis Tempore, rien n’est trop onéreux pour les brillants artisans du royaume. De plus, il s’agit du premier événement noctem accessible aux étrangers depuis plus d’une décennie. L’occasion est trop belle pour ne pas étaler aux yeux de tous l'étendue du savoir noctem. Pour l’occasion, le souverain du royaume a décidé de prendre part aux festivités et défile dans la ville-est, montant un Bellator Scorpio. Il est accompagné de ses fidèles ainsi que d’une poignée d'inquisiteurs assurant la sécurité de l’ensemble des membres de la cour royale durant le défilé du roi.

Hélas, dans cette ambiance délétère. Des voies apparaissent, elles ne manifestent aucunement la joie.

« Espèce de monstre ! Tu n’as rien à faire ici ! »

Un elfe, vêtu d’une tunique de cuir et d’une pince de forgeron semble s’acharner sur une drôle de silhouette. Un homme, encapuchonné et déjà à terre. Il est roué de coups.

« Par pitié mon seigneur, je ne voulais pas vous importuner ! Laissez-moi partir. »

Une petite foule s’amasse autour de la scène. Ceux aux premières loges s'indignent. Mais étrangement, il s’avère que ce n’est pas envers le comportement du forgeron que les civils pestent. Au contraire, certains quittent leur silence pour venir participer à ce qui pourrait bien finir en une exécution publique. Pour le moment, aucun inquisiteur ne semble agir. Ils ont reçu pour ordre de protéger Son Altesse Alter Victoria.

Les yeux qui étaient rivés sur le convoi royal sont tous déviés vers cette démonstration de violence. Dès lors, plus personne n'est en capacité d'ignorer ce qui est en train de se passer.

Les voix s’élèvent davantage. Bientôt, elles couvrent même la musique tant, le monde veut s’exprimer à l'unisson. Parmi eux, certains ont tenté de manifester leur mécontentement. Certes, ils semblent en minorité. Mais… Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ces personnes, qui clamaient la paix, s'avèrent être minoritaires auprès de ceux qui semblent vouloir voir le sang couler dans cette rue.

Une question qui ne tarde pas à trouver une réponse lorsque l’homme, qui subissait les assauts de la foule, se voit lever, porté par ses ravisseurs et élevé au-dessus de la foule, démasqué et à la vue de tous.

Son visage a beau être défiguré par les hématomes, il n'échappe pas qu’avec ou sans cicatrices, ses traits vous alertent sur sa nature. Un maudit, à Lava Proditores, un être damné pour être exact. Visiblement un natif noctem. Ses oreilles sont anormalement longues même pour un elfe et une protubérance osseuse fuit de son front avant de retourner à son corps un niveau de sa joue. Cette dernière s'était retrouvée brisée lors du passage à tabac et avait fortement participé à sa défiguration.

L'Indignement quant à sa présence en ce jour de fête, se fait encore plus fort lorsque la totalité du peuple s’en aperçoit. La tournure déjà dramatique prend une tout autre tournure lorsque le maître-espion reçoit une information inattendue de la part de ses agents positionnés en hauteur. Des individus qualifiés de suspects auraient été aperçus parmi la foule. Ils revêtent une longue cape mauve, une capuche couvrant leur visage. Alors de nouvelles voix se soulèvent. Des maudits sortent de l’ombre.

« Laissez-le ! Nous avons le droit d’être ici. »

« Arrêtez de faire comme si nous n'existions pas. La vérité, c’est que nous sommes là, parmi vous. Nous vivons cachés, reclus dans la basse ville. »

« Nous en avons marre d’être muselés. Nous voulons être reconnus. Nous aussi, nous sommes de citoyens noctems ! »

La situation tourne au vinaigre… Les inquisiteurs envoyé pour reprendre le contrôle de la foule se heurtent à une marée humaine. Les plus chanceux arrivent à menotter les civils agressifs et à les rediriger à l'écart pour tenter de se frayer un chemin vers l'épicentre de ce chaos. Un peu plus proche de la mêlée, les soldats de l’inquisition n’ont guère le choix de se munir de leurs boucliers d’argent pour progresser. Une poignée de ses damnés s’emporte et frappe contre les égides. Stoppant net la progression des forces noctem.

De nouveau iteriens émergent de l’autre côté du blocus. Ils jettent des fruits pourris sur le convoi. Dans un sens, c’est un soulagement, cela aurait pu être pire. Lorsqu’elle éclate le jus d’une tomate bien trop mûre et odorante asperge le visage de Vesper. Mais une question reste en suspens. Pourquoi est-ce que les agents de Lise, qui plus tôt, répondent docilement aux ordres de se murent dans un silence profond. Pourtant, la gemme de lien du Maitre-espion est en parfait état de marche.

Le convoi continue d’avancer. Les forces inquisitoriales qui vous escortaient se retrouvent donc divisées. Une partie assure toujours votre protection, la seconde est bloquée dans l’émeute. Les exilés de l’inter caedis, alertés par les cris depuis l’autre bout de la cité, continuent d’affluer. Occupant ainsi toujours plus les soldats.

Alors que Lise s’impatiente. Une inquiétante voix se fait entendre dans ses oreilles et brise le silence.

« Œil pour œil… »

À ses mots, quelque chose de plus solide (ou du moins, de moins spongieux qu’une pomme véreuse) atterrit entre les pieds du couple royal. Nul besoin d’être un expert pour le reconnaître, il s’agit d’une pépite d’arcanite dorée. Puis un second fragment vient se cogner contre l’épaule de Calignis. Ils sont suffisamment petits pour tenir dans le creux d’une main, mais ils seront suffisamment nombreux pour vous lacérer l'esprit, s'il continue d'en pleuvoir. Dès l’or, vos choix se retrouvent limités. [/b]