Il en serait presque inquiet d'y avoir été trop brutalement, à la suite du bruit de choc. Mais, sa rivale grogne de plus belle ; c'est qu'elle a encore de l'énergie à revendre ! Cherchant son regard, poseur, il lui lance un clin d’œil pour la narguer.
La forte et fière a les paroles aussi aiguisées que les gestes cependant. Et lui affirme qu'elle ne compte pas le laisser s'échapper. Non sans lui donner un joli compliment qui sonne aussi doux que joueur, aux oreilles de l'elfe.
Il n'a pas le temps de répliquer. La voilà qui se relance dans la course. D'une manière aussi martiale et gracieuse qui lui est propre. Et si sa vie n'en avait pas été en jeu, le noctem aurait bien voulu admirer la guerrière lui sauter dessus.
Mais il n'est pas aussi sot. Juste saoul. Alors, il tente déjà une tentative d'esquive... Quand il se rend compte que sa dame qui se tient en face... S'est en une seconde ou deux, changée en tout autre chose. Un pelage immense, une créature à l'allure aussi noble. Une renarde, bien sûr. Disons qu'il n'a pas été prêt à faire face à ses traits animaux.
Ni à lui échapper.
Jouant de sa vitesse, esquivant l'unique coup de pied chasseur de son ennemi, la bête le bouscule, lui bondit dessus, avant que ses crocs viennent se planter dans le cou du blond. Ce dernier retient de justesse une interjection de surprise. Si toutefois, ça ne fait pas si mal, la créature qui reprend son apparence humaine lui signale qu'il en a récolté au moins une bonne marque. Avant d'ajouter qu'elle rend toujours chacune des attaques, et que lui, lui a laissé au moins un bleu avec le précédent assaut.

- Tant que tu gardes un souvenir de moi... lance-t-il, la blague vicieuse.

Mais il ne voudrait laisser passer sa chance. Et, inclinant de la tête, une main attrapant cette poignée posée sur sa nuque, l'elfe se tourne de peu, vient se saisir du bras de la renarde. Avant de la faire passer presque par-dessus, et la faire atterrir dos le premier au sol, tandis qu'il lui bloque les poignets.

- Et ça, comment tu vas me le rendre ? la provoque-t-il.

Toutefois, malgré le beau jeu, il sait que l'action fait tourner un peu trop violemment le monde à son goût... Alors il vaudrait mieux qu'il gagner au plus vite, s'il espère avoir la moindre chance de la faire changer d'avis le concernant. Compte-elle riposter ?

C'est un bien drôle de jeu que tous deux ont lancé. Cependant, Nora n'aurait rien pu refuser à celle qui lui a frappé en plein cœur, quelques heures plus tôt. Et en quelques coups et tours, les voilà ainsi, donnant un avantage certain au blond.

Il la tient enfin. Il en est persuadé. Bien qu'en entravant ses mouvements à elle, il condamne les siens, il se dit avoir l'ascendant au moins. Que faire à présent ? Le guerrier se dit presque que sa rivale, comprenant le peu d'option qu'il lui est envisageable, finisse par admettre la déf...
Un sourire, quelques mots aussi malicieux que provocateurs. C'est tout ce dont il a eu droit. Avant qu'elle ne projette violemment la tête vers l'avant, dans un sacré coup percutant la mâchoire du noctem.
Il l'aura lâchée. S'est laissé rouler d'un côté, plus loin, étouffant interjection et râles de douleur. Peut-être un jure de peine aussi.
Et ce joli bordel qui défile si vite dans ses iris lui octroie comme un second choc. Sa main se plaquant contre ses lèvres d'où perlent déjà plusieurs larmes d'un rouge vif, il hésite ; fermer les yeux ? Observer le paysage danser aussi vite ? Quel est donc le pire ?
Alors il sent son ventre se barbouiller, se soulever en quelques secondes à peine, tandis que ses paupières s'écrasent sur son regard et qu'il tente de calmer son mal-être...
Mais trop tard.
Et c'est en parvenant à ramper sur un petit mètre plus loin, que son estomac rend les armes, abattu par un coup de boule bien placé ainsi qu'une mauvaise beuverie trop empressée.
S'est-il rappelé seulement qu'il ne tient pas tant l'alcool ou a-t-il sombré dans la poésie du moment, trop épris à l'idée de plaire sa combattante ?
Car maintenant, lui qui a songé toucher la victoire du bout des doigts, se fait empoigner par la défaite tout aussi vite. Se laissant retomber quelques pas plus loin, il n'a pas le temps d'observer ce qu'il en est d'elle. Ont-ils fait match nulle ou a-t-elle remporté ?

Le désespoir d'embrasser la déchéance lui caresse la pensée, mais il devra bien l'accepter, tandis qu'un voile noir se dépose sur ses prunelles, et que son cœur, terrassé, enfin le délivre de cet affrontement. Le sommeil léger, juste le temps de le faire recouvrir un peu d'énergie lui vient alors. Mais il n'échappera probablement pas au résultat à son réveil.