Le 2 août 84

Enfin arrivé !

Je ne peux m’empêcher d’être soulagé et de communiquer à mon compagnon d’exploration ce sentiment. Arrivé ici n’a pas été facile et pourtant nous ne sommes pas très loin des quartiers nobles, juste à un endroit plus proche de la météorite. J'ai choisis cette demeure par rapport aux autres, car elle est proche du mur d'enceinte et je suis sûr que personne ne nous verra entrer.

J’ai décidé d’y aller avec un explorateur étranger, la zone ayant été fermé par Maitre Wan, le président de la cour pénale de Fang de l’époque. Il n’y avait pas été de main morte, car ils ont été jugé et condamné pour des faits extrêmement graves, après, je ne m’en plains pas, car cela m’a permis, des années plus tard d’accéder au pouvoir.
Mais aujourd’hui, je dois faire une petite escapade et cela pour plusieurs raisons, la première est que je pense qu’il y a des documents importants sur les autres familles et que je dois consolider mon pouvoir si je souhaite rester le régent. La deuxième est que j’ai peur, un jour, de devenir fou à cause de la météorite et qu’il faudrait que je sache si un remède est possible, en allant là-bas, je trouverais peut-être un ou deux survivants qui pourront me renseigner.

J’avoue que ce dernier espoir est mince, cela fait des années qu’ils ont été soient enfermé vivant, soit bannis du royaume et condamné à mourir dans le désert de sable rouge. Mais l’heure n’est pas à la réflexion, mais à l’action et je dépose mon sac contenant mes différentes affaires de voyage. Je me sens immédiatement plus léger et j’allume une nouvelle torche, près à dégainer ma dague de son riche fourreau, tout en disant à mon interlocuteur, lui montrant la lourde porte fermée par une chaine et un cadenas :

A vous l’honneur.

Je n’ai pas une grande confiance dans cet aventurier, lui ayant dit le minimum sur le pourquoi de notre expédition. Ses deux seules missions sont de m’ouvrir les portes et de veiller à ma sécurité, ne sachant guère me battre.

Le regard aussi curieux que jaugeur du moindre danger, l'aventurier avance. Reste tout juste un peu en retrait, pour ne pas s'imposer ni paraître suspect auprès de son partenaire d'exploration.
Les lieux sont vastes. Assez sombres. L'humidité commence doucement à s'y faire sentir, ne rendant pas le tout bien agréable. Bienvenue dans le quartier des Nobles ! Et bien que de base, cela paraît être une jolie appellation faisant en envier plus d'un... Disons que ce côte-ci semble bien moins accueillant.
Comment Nora a-t-il pu se trouver là ? Longue et courte histoire à la fois. Pour lui aussi, c'est particulier, assez précipité. Il s'est tenu dans un coin, en Fang. Et est tombé nez à nez avec le gouverneur des lieux, qui aurait eu une mission pour lui. Rien de bien fameux, si l'on s'en fie aux grandes lignes. Il s'agit juste de l'escorter, l'accompagner dans des coins reculés et le défendre dans le cas où il serait victime d'assaut. Le dirigeant a dit avoir quelques petites choses à faire, sans fournir davantage d'informations. Et si, en soi, aider son prochain est généralement quelque chose que le noctem ne refuse pas, il faut avouer qu'il a été plutôt heureux de mêler l'utile à l'agréable cette fois ; ayant pas mal dépensé – surtout pour un rien, voire des arnaques – il a été assez vite attiré par l'appât du gain quand son homme lui a promis une bonne rémunération.
Et puis, pour le côté bonus tout aussi agréable... Explorer des lieux reculés ? Pour notre aventurier ? Quoi de mieux !

Mais donc les voilà. Woo Jie le manifestera oralement, avant de lui laisser passer en premier. L'elfe acquiesce, obéit à son titre d'éclaireur également.
Bon, première étape : réussir à entrer dans les lieux. Son protégé ne semble pas avoir la clef des lieux. Alors si l'on ne peut y aller de gré... Il faudra la force.
Nora lève la lame aux cieux – bien qu'ils soient couverts – et foudroie la chaîne, le cadenas une première fois. Puis une seconde. C'est au troisième, que ce dernier ne cède, et que les liens finissent par suivre, s'étalant au sol.
Conquis par sa propre victoire, il se tourne vers l'aldani.

- Et voici ! Libre d'accès.

Il sait bien que cela ne s'arrête pas là. Il continuera donc sa tâche. Il patiente quelques secondes, tend l'oreille. Mais aucun bruit suspect. Il pousse alors la porte, épée toujours dégainée. Inspectant les lieux sombres des yeux, autant que possible. Rien d'alarmant pour l'heure. Que ce soit sur le plan visuel, auditif... Même son sixième sens elfique ne semble pas s'éveiller.

- Rien à signaler, lance-t-il, bien que son regard ne quitte pas l'endroit.

Voilà ce qui est impressionnant, alors que je pensais qu’il allait utiliser un passe-partout, ou même une épingle à cheveux comme je l’ai lu dans certains livres, il utilise une manière tout à fait originale en tapant le cadenas ! Il dispose d’une force très impressionnante, surtout quand on compare au seul talent martial que je maîtrise, l’anti-magie et je ne parle même pas de la magie de gravitation, que je n’utilise plus depuis que j’ai gravement blessé ma sœur adorée à la main.

Je le vois ensuite poussé les portes pour entrer et me dire que tout va bien. J’entre à mon tour et j’éternue aussitôt, la poussière de dizaines d’année s’étant accumulée. Je ne crains pas de faire du bruit, les trois coups de tonnerre accompagnant l’éclair n’étant pas très discret. L’intérieur est assez décevant, tout a été laissé à l’abandon, une grande cour intérieure, avec des bâtiments en pierre tout autour en forme de fer à cheval.

Il y a une charrette au milieu et c’est à peu près tout. Toutes les portes sont soigneusement fermés, comme si les propriétaires étaient parti en vacances et allaient revenir d’un moment à l’autre. Je fais donc quelques pas sur les pavés et je me demande par où commencer, finalement, je prends une décision :

Nous allons débuter notre exploration par les appartements du maître des lieux, même si je ne m’attends pas à trouver des survivants et…

C’est à ce moment précis que je vois débarquer une sorte d’humanoïde, à la peau blanche, sortant d’une crevasse, un vagabond ! C’est un danger mortel ! Je dégaine donc mon tanto et je me recule pour être à la même hauteur que l’aventurier que j’ai engagé. J’ai bon espoir qu’il puisse le tuer très rapidement, mettant fin à la triste vie de cette abomination.

Décidément, l'ancien soldat devra revoir son jugement et comprendre un peu mieux le concept de la patience, pour contrer sa précipitation. Car à peine range-t-il sa lame, pose-t-il quelques pas, toussote deux-trois fois, qu'il ressent quelque chose. Son sixième sens n'est pas endormi complètement. Quelqu'un, quelque chose est à proximité. A voir si cela reste dangereux, ou juste curieux. Mais doit-il l'annoncer à son embaucheur, quitte à l'inquiéter pour rien ?
Et même si cela peut paraître bien mal avisé... Il garde ses lèvres scellées pour l'heure, en voyant Woo Jie pénétrer les lieux, explorer les alentours. Il semble déterminé. A fouiller les coins, trouver quelque chose ? Et quoi donc ?
Nora écoute les indications lancées. Alors, il commencera par les quartiers des maîtres. Forcément, c'est probablement le lieu le plus susceptible de fournir de plus importantes informations.
Toutefois, l'humain laisse sa phrase en suspens. Si l'elfe attend la suite... Il comprend que le silence soudain ne fait que donner raison à ce que son instinct lui a indiqué plus tôt.

A une dizaine de mètres, sortant d'un trou de la cavité... Une forme blanche, aux bras et jambes anormalement trop longues pour ce corps se révèle. Et cette mâchoire dévoilée féroce, ces deux billes blanches luisantes... ça ne trompe pas.
Nora en ressent comme un éclair lui mordre en plein cœur, revoyant d'horribles souvenirs qu'il aurait préféré oublier. Mais cette fois, il est prêt. Et saura agir en conséquence.
Sans un mot, d'un regard insistant et rapide hochement de tête, le guerrier fait signe au gouverneur d'attendre, ou de le laisser faire pour le premier coup.
Le monstre du nom de vagabond semble intrigué. Incapable de les voir mais n'entendant plus de son à présent.
L'elfe fera de son mieux pour, avec le moins de bruits possible, sortir son arc, appliquer une flèche, et commencer à bander la corde. La visée minutieuse, il jauge le tout...
Et lorsqu'il relâche sa prise, le projectile siffle une demi-seconde. Ça ne sera qu'au moment où l'on entend un gueulement bestial, que l'on comprend que cela a fait mouche.

La créature s'agite dans tous les sens, ses mains frappant en chaque direction. En son bras, est bien plantée la flèche. Et le jeune Dänerick s'apprête à tirer une seconde fois. Quand l'habitant des tréfonds, soudainement, se tourne vers eux, et se met à leur foncer dessus.
L'archer manque sa prise pour ce coup. Pas le temps d'un troisième essaie. Il sort sa lame d'argent. Et tandis que, de rage et de peur peut-être, le monstre se jette sur lui, l'elfe esquive habilement à la dernière seconde, avant de lui asséner un premier coup au niveau de la cuisse. De nouveaux cris de douleurs brûlent les tympans des explorateurs, mais le combattant tente de garder le sang-froid, afin que ce dernier n'évite de se répandre chaud, à terre, dans les instants suivants.
Il échappe à une attaque de cette main aussi féroce que crochue. Et rate de son côté aussi. Mais, ne pouvant contrer éternellement la vitesse et la brutalité de son assaillant, Nora se prend un coup, recule davantage, pour ne pas en essuyer d'autres.
Une légère distance se fait entre les deux, suffisante si Woo Jie désire s'y mêler de par sa magie... Sinon, le guerrier s'y remettra assez vite.

Touché !
Dans une autre occasion, j’aurais applaudi des deux mains, le tir de mon compagnon. Il a réussi à faire mouche et son projectile s’est enfoncé profondément dans le bras de l’abomination. Ce dernier cri de souffrance, mais alors qu’un être vivant normal, ce serait normalement évanoui à cause de la douleur ou encore ce serait enfui, le non-humain charge.

La deuxième attaque à distance manque sa cible et à une vitesse stupéfiante, il est déjà à porter, et après une passe d’armes aussi rapide qu’incompréhensible pour moi, les deux combattants se toisent. Personnellement, même si j’ai mon tanto dans ma main, je ne suis clairement pas au niveau et le sort que je maitrise le mieux, l’anti-magie, ne sert strictement à rien ici.

Je pourrais toujours m’enfuir, la porte étant toujours ouverte, après tout l’aventurier a été payé pour combattre, mais si le monstre arrive à le tuer, je risque d’être sa prochaine victime. Alors, je n’ai pas vraiment le choix, même si je ne l’ai pas utilisé depuis plus d’une décennie, je me concentre et augmente la gravité de l’abomination. Petit à petit, je la vois devenir moins rapide, les gestes se font lourds, mais la dépense en énergie est très forte et j’indique à l’elfe :

Je ne tiendrais pas longtemps, alors essayez de l’achever maintenant.

En effet, je manque clairement d’entraînement et je me rends compte que ce n’est pas la magie en elle-même qui est dangereuse, mais l’utilisation que l’on en fait. Un peu comme une arme à feu, d’ailleurs. Dans tous les cas, si je m’en sors, je vais reprendre mon entraînement à la magie, je ne veux pas être un boulet en cas de conflit armé. Je pense pouvoir tenir encore quelques secondes, après, je vais devoir compter uniquement sur ma lame, ce qui est loin d’être gagné.

S'il en avait le temps, Nora aussi, aurait voulu pousser un cri de douleur, une plainte. Mais le combat est rude, dangereux. Et à chaque instant, il n'est pas loin de se prendre une attaque qui peut lui être fatale. Cela lui rappelle atrocement son passage dans les tréfonds, lorsqu'il a été assez inconscient pour s'y aventurer avec le premier inconnu. Et alors qu'il s'est décidé à bien rester éloigné des côtés sombres...
Les démons de ces derniers viennent à lui.
L'épée bien en main, il continue un pas de recul. Prêt à contrer comme possible la créature. Mais celle-ci, à présent, se montre bien moins énergique. L'elfe a aisément pu esquiver un assaut, et encore davantage un autre, lui donnant en échange un beau coup de lame.

TW : Gore:

- Il ne se relèvera plus, à présent. Eh bien. Je pensais que cela serait sans trop de risque ma foi. J'espère pour nous que vous n'avez pas mille affaire à régler et vérifier, en ces lieux sordides.

Leur duo a beau être plutôt efficace, il ne donne pas cher de leur peau si jamais quelque chose leur vient encore.

Parfois, il suffit d’une bonne motivation et mes employés font de véritables miracles. C’est pile ce qui arrive quand Nora, profitant du ralentissement de notre ennemi commun, le tue sans autre forme de procès, ce qui est une bonne chose. Je déteste les monstres et je suis bien content, qu’il y en a un de moins, et pourtant, je suis quelqu’un de très tolérant.

En plus, tout va bien, le sang qui a été répondu, ne m’a pas touché, mes vêtements sont intacts, ce qui est le principal. Ce n’est pas le cas de l’aventurier et j’hésite une seconde à lui prêter mon mouchoir en soie pour qu’il se nettoie. Finalement, étant une bonne personne, je le fais et lui tends le précieux tissu, lui précisant simplement :

Vous avez une tâche sur votre visage.

Maintenant, que j’ai fait ma bonne action, je continue notre discussion :

Nous faisons le tour et nous partons.

J’écoute quand même attentivement, mais notre combat ne semble pas avoir attiré d’autres créatures, ce qui est une bonne chose. Je m’approche donc, comme prévu des appartements du maître des lieux. À ma grande surprise, la porte principale n’est pas fermée à clé et j’arrive dans un couloir, avec deux pièces de chaque côté. Trois sont simplement closes par des panneaux de bois coulissant, et je jette rapidement un œil à l’intérieur, on y trouve la cuisine, un débarras et une salle à manger, la dernière porte est plus compliquée, bien ouvragé et à double battant, c’est sans aucun doute la chambre à coucher. La serrure est assez complexe et j’espère que l’elfe pourra la crocheter, sinon il faudra la forcer. Je lui indique donc :

Je vous laisse faire, je surveille vos arrières.

Et oui, je travaille aussi, on est jamais trop prudent et puis, j’aime me montrer utile, tant que cela ne me demande pas trop d’effort.

C'est ça de fait, dira-t-on. L'elfe ne regrette pas tant. Mais quelque part, il repensera à cette scène un bon moment aussi. Autant pour la frayeur que ça a pu lui faire, les souvenirs que ça a remontés, mais également un petit peu pour la vie qu'il a prise. Enfin, qu'ils ont prise. Woo Jie semble bien se démener, rien qu'avec l'usage de sa magie. Et si Nora n'a aucune idée de son talent en tant que guerrier, qui sait si son potentiel, ce pouvoir centré sur la gravité, aurait pu être suffisant pour le sortir d'autres situations. Néanmoins, vu ce qu'il vient de leur tomber dessus, le garde comprend bien la décision du gouverneur de se faire protéger dans cette descente en ces lieux obscurs.
L'homme fait quelques pas vers le noctem, avant de lui tendre un bout de tissu, lui révélant qu'il a une bien sale tache de sang sur le visage.

- Oh. Merci, articule le voyageur avant de s'en emparer et s'empresser à effacer le tout.

Puis, le duo continue leur tour, aussi marqué par le silence que l'attention. Cette fois, le tout semble plus calme et tranquille. Pas la moindre menace ne jaillit d'un coin ou d'un autre. Et tant mieux, car il aurait bien voulu passer son tour, s'il est question encore d'affronter du corrompu ou du monstrueux.
Un couloir, puis des salles se font traverser. Le noctem ne fait que jeter un coup d’œil ici et là, plus pour vérifier les lieux que par réelle curiosité. L'aldani, lui, passe sans trop prendre son temps également.
Les voilà alors devant une autre entrée. Mais hélas, la serrure de cette dernière semble bien scellée. Et impossible de l'ouvrir. Pas sans la clef. Ou la force.
Le dirigeant de Fang lui donne une nouvelle indication. Qu'il se débrouille avec ces portes, tandis qu'il surveille.
Nora en garde un soupir. Évidemment que son partenaire n'aurait pu avoir sur lui de quoi déverrouiller le tout.
Il hésite, observant le trou de serrure. Oh, constructeur qu'il a été à l'époque, il a pu en bidouiller, des choses. Mais du crochetage, c'est plus délicat. Et pas sûr que son embaucheur n'en ait la patience de le voir à l’œuvre. Ni lui, en fait.
Une fois encore, il opte pour l'option barbare
Prenant un peu d'élan, il frappe, enfonçant son épaule contre l'entrée. A plusieurs reprises.
Et enfin, on entendra des craquements. La porte cède, manquant presque de faire retomber l'elfe sur ses pattes, une fois passé de l'autre côté.
Sans champ de vision éclairé cependant, il ne discerne pas bien les lieux. Il annoncera tout haut, si jamais Woo Jie ne s'en est pas aperçu ;

- C'est ouvert.

« Ouvert » pour ne pas dire « défoncé ».

Une nouvelle fois, mon compagnon préfère utiliser la méthode forte et je me demande si je n’aurais pas dû engager directement un barbare. Il semble décidé à tout défoncer, ne laissant pas une pierre de l’édifice debout. J’exagère bien sûr, mais il y a un peu de vrais dans ce que je pense. En-tout-cas, le résultat est là, même si je le soupçonne d’avoir l’épaule démise, la porte est bien ouverte et au cas où je serais devenu subitement aveugle à cause de la poussière, il me le confirme verbalement. Soucieux de maintenir une bonne relation avec l’aventurier, je lui réponds :

Je vous remercie pour votre aide.

J’entre donc et la première des choses que je fais, c’est ouvrir les lourds volets en bois, laissant passer un peu de lumière. Comme je m’y attendais, nous sommes bien dans la chambre du maître des lieux, ou plutôt sa crypte, vu les deux squelettes, allongés sur le lit. Ils semblent avoir été pris dans leur sommeil ou plus certainement, ils ont préféré s’empoisonner, vu la petite potion vide qui se trouve dans leur main droite.

Je n’accorde qu’un léger regard aux morts, plus préoccupé par ce qu’ils ont pu laisser et j’ouvre ainsi tous les placards, demandant à Nora :

Je vais avoir besoin d’un peu de temps, si vous pouviez continuer à explorer, cela m’arrangerait. Il y a peut-être une bibliothèque ou un bureau un peu plus loin. Pouvez-vous vérifier ? S’il y a un souci, je vous appellerai.

Je pense pouvoir me débrouiller tout seul, l’épaisseur de la couche de poussière prouve bien qu’il y a des dizaines d’années que personne n’a entretenu les lieux et les morts n’ont et ne seront jamais un problème. Je prends une bonne heure pour tout chercher et je trouve finalement un livre, une sorte de journal intime qui pourra peut-être me donner de précieuses informations et je pars à la recherche de l’aventurier.

Nora échauffe son épaule, faisant de légers cercles avec celui-ci, comme si cela en serait suffisant pour en diminuer le choc. Ses narines, elles, luttent avec le nuage de poussières qui viennent. Le désir de faire marche arrière se sent, mais il reste à sa place, non loin de l'homme qu'il se doit de protéger. Woo Jie le remercie, et d'un acquiescement, il lui rend sa politesse.
Il en aurait presque l'impression de revenir à ses années à la caserne, à obéir à tous ses supérieurs. Être un aventurier solitaire lui convient bien mieux. Mais c'est toujours agréable de se rendre utile auprès de gens.
L'elfe laisse quelques pas de distance, sans trop laisser le dirigeant s'éloigner.
Il en aura u petit regard navré, en voyant les deux tas d'os étalés sur le lit. Il ne connaît par leur situation, ce qu'ils ont causés mais... Quelle triste fin.
L'aldani continue la fouille, avant de donner de nouvelles indications à son protecteur. Disant qu'il compte prendre un peu son temps, il lui informe qu'il peut porter son attention sur d'autres pièces en attendant. Et qu'au moindre problème il appellerait.

- Très bien. Je reviendrais de temps à autres, histoire de vérifier que tout va bien de votre côté.

Et en soi, il a pu le faire bien quatre fois. Faisant des aller-retour dans ce qui a semblé être un bureau, et laissant son regard fouiller les alentours. Plus rarement ses mains, lorsque l'attention frappe plus fort que sa retenue. Néanmoins, les lieux sont emplies de richesses, probablement de savoirs uniques et d'une bonne importance pour le royaume du soleil. Nora s'en sent comme chanceux de pouvoir mettre le pied dans cette place.
Et si ce côté prestigieux le divertit bien pendant un bon trois quarts d'heure, c'est à partir d'une heure écoulée, que le blond se repointe timidement, dans la pièce où l'homme est resté, pour continuer la recherche ou la lecture. Et à la bonne heure. La drôle de coïncidence fait que Woo Jie arrive au moment où lui s'apprête à venir le chercher. Le voyageur lève la voix le premier.

- Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ?

Il répond à son garde, et, satisfait de ses trouvailles, le duo fait marche arrière après avoir fermé le tout derrière eux. C'est plus tranquillement, sans plus aucun problème, et toujours dans le silence qu'ils regagnent la place supérieure de Fang. Les deux échangeront des politesses, le noctem recevant sa part du marché, et se laisseront là-dessus.