Tu l’observes, cherchant à comprendre ce qu’il se passe dans sa petite tête écailleuse, il semble aussi égaré que toi, la foi en moins. Enfin, tu commences à y être habituée. « Soyez sûr que si Leathrem vous a choisi pour le représenter, c’est qu’il vous aime et qu’il vous croit capable. » De ton point de vue de croyante, les dieux ne se trompent pas, ils ne jouent pas avec le hasard.

Sans entretenir le cercle de la haine, où se trouve la justice ? « L’idée d’un idéal de paix vous fait honneur. » L’idée te paraît incongrue, étrange, il y a un fond d’indignation en toi, tu te sens à présent concernée via ta championne par cette horrible guerre, avec ce fond de naïveté propre à ceux qui ne connaissent pas vraiment le monde. Puis tu te rends rapidement compte que ce n’est pas vraiment à toi d’avoir un avis là-dessus alors tu romps le contact visuel et te tais, regardant ailleurs. « J’ai rencontré le couple régent d’Arvandor, il y a quelques semaines, ils ne m’ont pas paru particulièrement belliciste et je suis ici pour rencontrer votre reine, d’ici quelques jours. » Toi qui n’aime pas la politique, outil de dissension par excellence, tu te retrouves à rencontrer toutes les têtes couronnées d’Arathia.

Tu repenses aux mots de l’Avarice, qui malgré elle à été d’un précieux conseil qui s’accorde étrangement avec tes envies.. « Votre temps c’est à vous de l’accorder, personne ne le fera à votre place. On se fait tous un peu houspiller en n’en faisant qu’à notre tête, mais ça vaut le coût de se rebeller, de temps en temps. » Et à ceux de la Paresse, il n’y a que vous pour savoir ce qui plaît aux Dieux ou non, autant en jouer, avec respect ceci dit.

Il s’interroge sur ce que tu peux avoir contre son manichéisme et tu lui réponds avec cette franchise qui te caractérise. « La Patience incarne l’attente, la maîtrise de soi, la tempérance, tout ce que je ne suis pas et je crois que je l’aime autant que je la déteste, cette patience. » Cette idée t’arrache un éclat de rire. Il n’y a guère qu’avec ta tendre championne que tu es mesure d’en avoir - une certaine dose -, autrement c’est le règne de l’instantané et personne ne peut t’en vouloir pour cela, la déesse t’as choisie comme tu es.