« On a pas le choix ! On peut pas la battre, pas maintenant ! Pas dans de telles conditions ! »

Toujours accrochée à Aurelia d’une main, Stella Rose continue de hurler en laissant le barillet de son revolver tourner dans le vide, observatrice du moindre mouvement de la bête qui, toujours obnubilée par Verkhia, ne prête pas attention au sol gelé lui faisant perdre l’équilibre. Chutant sur le flanc, elle se redresse, cherche la cause de ce trouble prête à lui bondir dessus pour faire cesser cette supercherie mais les murs l’en empêche, bloquent son avancée encore et encore.

Elle s’agace, tente de se défaire de cette glace mais vos assauts sont bien trop répétés. Broyant un pan de glace d’un coup de queue envoyant voler assez de sable pour vous masquer la vue, elle tente une nouvelle attaque surprise en se jetant sur Vekhia, au bord du gouffre.

Prenant fermement appui au sol, la gueule grande ouverte prête à croquer le cadavre de la draconide, la frappe de l’élémentaire la percute avec force et tout s'enchaîne. La lame, les flèches, l’adrénaline et l’instant parfait pour presser la détente de cette arme si particulière qui viennent percuter la bête.

Elle tente bien de s'agripper, mais d’une patte blessée la prise ne tient pas, la pierre se fissure, fragilisée par la glace pour se briser et emporter l’immondice bête avec elle.

Un beuglement.
Suivi d’un silence.

Aussi rassurant que inquiétant.
Est-elle morte ?
Ou encore bien vivante ?

Bonne question. Mais une chose est sûre, vous en êtes débarrassé pour le moment. Assez pour espérer faire le tri dans toutes ces informations, vous remettre de vos émotions et lancer une enquête plus poussée.

« CAMARADES ON A RÉUSSI ! Par l’Ancestral je le savais ! Vous êtes pas si nuls au final ! Venant d’une elfe, d’une tezcatol et de deux humains, ça envoie ! Et en plus, mon bébé remarche, franchement ce rêve commençait très mal mais au final il va très bien se terminer. Maintenant … plus qu’à me réveiller pour me rappeler de tout. »
Parce que tout ça, c’est bien un rêve pas vrai ?

La menace enfin disparue - au moins temporairement, vous pouviez souffler un grand coup. Surprise par le geste de l’elfe, c’est un regard noir qui lui est lancé alors qu’elle la repousse d’un geste de la main, son arme déchargée dans l’autre pour lui faire comprendre de garder ses distances et son impolitesse exécrable.

« N’osez plus lever la main sur moi de la sorte. Je veux bien combattre à vos côtés, mais cet acte dépasse très clairement les limites. »

Le son est sec, et terriblement agacé alors qu’elle range son arme pour croiser les bras face aux questions posées par la conseillère. L’épuisement peut se lire sur le visage de l’étrange femme qui secoue la tête dans un soupir.

« Sachez que je ne suis en rien une ennemie. Je ne sais pas ce qui s’est passé, tout est flou dans mon esprit. J’étais en train d’affronter cette créature, puis d’un coup je me suis réveillée ici, mon arme refusant de marcher. J’ai traqué cette bête et je me suis retrouvée là, en vous voyant arriver je me suis cachée un instant par crainte d’être considérée comme complice de cette bête. »

Situation rocambolesque, elle veut bien l’admettre alors que d’un grognement, elle fait comprendre à tous de respecter son espace vital et lui laisser de l’espace.

« Baissez tous vos armes sur le champ, sauf si vous souhaitez qu’on se considère comme des ennemis maintenant que la menace commune s’en est allée. Par l’Ancestral, je jure que je ne prendrais pas la peine de me répeter. »

Nul doute qu’elle ne prononce pas ces mots avec légèreté. Sa puissance ? Vous êtes bien incapable de l’appréhender, mais visiblement elle ne vous craint pas.

« Mettons les choses au clair, rien ici ne me rappelle mon chez moi, du peu d’images dont je me souviens. Je ne veux me battre avec personne, mon seul objectif est de retrouver cette créature gangrenée qui s’en est prise à mes proches et de l’abattre de mes propres mains. Donc soit on discute tranquillement, armes rangées, soit je n’aurais d’autre chose que de vous considérer comme subalterne du malin. »

Visiblement, les deux côtés étaient bornés. Soupirant d’agacement, la dame reste calme, le regard perçant et sévère, mais calme quand même.

« Je crois qu’on ne s'est pas compris. Le respect c'est donnant donnant, je vous ai déjà expliqué ne pas être hostile, si vous aviez baissé vos armes alors j'aurais fais de même. Votre conseillère m’a demandé de parler sans braquer autant de choses sur moi. »

Elle jure même, dans un murmure vexé alors qu'elle observe chaque clone, chaque silhouette dans un petit sourire. Elle ne dit rien pendant un moment, son regard se posant sur la conseillère silencieuse.

« Vous êtes bien plus polie que vos copains. Je ne connais ni les royaumes unis d’Arvandor ni cette élue, je ne sais pas de quoi vous parler et je ne sais pas dans quelle langue je dois vous le dire. »

Elle vous l’a déjà dit : elle ne se souvient de rien si ce n'est la traque de cette créature. D'ailleurs son attention se reporte sur le gouffre. Elle attend, comme pour appréhender si cette créature allait revenir ou non.

« Si j’avais voulu m'en prendre à vous, j’aurais eu tout intérêt à laisser ce monstre vous bouffer. Mais visiblement, ça vous ne le prenez pas en compte dans votre jugement. Mon arme ne touchera pas ce sol poussiéreux. »

Elle ne change pas de posture, toujours fière, fougueuse même.

« Votre manque de diplomatie aura raison de vous, messieurs. Votre inhospitalité aussi. » D’un pas elle s’éloigne en se tournant vers Algidiade. « Si mon esprit se souvient de choses concernant cette créature, je trouverai un moyen de vous faire parvenir les informations, Conseillère. Dans l’immédiat, c’est le flou total, mais je ne peux que vous conseiller de surveiller ce gouffre au cas où elle tenterait une nouvelle sortie. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je m’appelle Stella Rose, que je suis une humaine qui se bat contre la corruption mais qui … visiblement ne vient pas d’ici. Si vous avez des questions, c’est le moment.»