Chasser seul, c'est cool.
Chasser à plusieurs, c'est encore plus cool.
Enfin, quand les gens savent faire et sont pas des boulets.

Dans le cas présent, Lilienthal est l'inverse d'un boulet. Varín apprécie clairement la draconide, même s'ils ont pas mal de souvenirs communs de moments pas super joyeux, comme la bataille de Selkryssingr.
Mais eh, c'est bien justement, de chasser ensemble. De faire des trucs légers. Après tout ils s'entendent bien et ça leur arrive de s'entraîner ensemble. La différence de taille ne dérange nullement puisqu'ils savent tous les deux l'utiliser à leur avantage contre l'autre. Varín sait pas trop s'ils sont amis, ou juste collègues en s'entendant bien.

Enfin bref. Là ils sont de sortie, et ça lui va.

Il fait plutôt doux aujourd'hui, si on compare à d'habitude. Froid quand même, évidemment. Ça reste Vollheim. Le ciel est bleu, le vent est très léger et pas glacial... ça fait du bien. Et ça fait partie des jours où Varín préfère sortir torse nu, profitant de la morsure du froid pour monter l'adrénaline, selon lui. Oh, il a bien les mains, les bras, tout le bas du corps couvert histoire d'éviter d'en perdre un bout sous la fraîcheur, mais... ouais, il aime bien être comme ça. C'est tout.

Lui et la draconide cherchent des traces pour choisir une première cible, mais ils prennent leur temps. L'idée, c'est surtout de se détendre un peu hors des entraînements. Et puis de toute façon Varín a l'habitude de devoir marcher lentement quand quelqu'un qui n'est pas un géant l'accompagne. Au point qu'il s'arrête à un moment et fait signe à Lilienthal d'avancer pensant qu'il refait le nœud qui tient une de ses bottes.

Et puis pendant qu'il le fait, il a le nez baissé vers le sol, la neige...
Oh, tiens.
Un enfant s'éveille en lui.

Il finit le nœud, attrape de la neige...
Puis il juge la taille de la draconide, et enlève bien la moitié de la quantité de poudreuse pour éviter de l'assomer.

Il façonne bien ça, vise...
Et hop.

En plein dans la nuque.

Et lui il ricane comme un idiot.

- Ils avaient prévu des chutes de neige aujourd'hui ? ~

La neige réfléchit le soleil estival et, si la température en devient presque trop chaude, te poussant à porter des vêtements légers - pour une vollhyr. Blancs, gris, une manière de te dissimuler dans l’environnement un minimum pour ne pas attirer trop l’attention sur vous. Après tout, ton compagnon du jour n’est pas là pour que vous loupiez votre gibier - même s’il n’y a pas encore de gibier à portée de vue.

Tu ne lui diras pas, mais ça te fait du bien, de sortir d’Handrist, de voir autre chose que des soldats qui ne te croient pas, des gens qui t’en veulent d’avoir participé à cette crémation express, ceux à qui tu fais pitié. Dans des moments comme ça, tu aurais aimé pouvoir t’évader, ne serait-ce que quelques instants. Tu aurais aimé compter sur lui pour pouvoir te ressourcer, mais ce n’est pas la direction que vous… qu’il a choisi. C’est sûrement mieux comme ça. De toute façon, ce n’est pas le moment de penser à ton compagnon, mais plutôt à ce qui se profile devant vous : une chasse où, face au maître d’arme, tu veux briller.

En avant par rapport à lui, profitant de ta petite taille pour - penses-tu - être plus discrète qu’un type de 3 mètres, tu te concentres sur le paysage à la recherche de quelque chose à votre niveau. Quel intérêt de chasser du wollop, quand vous faites partie des meilleurs guerriers du royaume ? Absolument absorbée par ta tâche, un peu en avant puisque Varin refait ses lacets, tu continues à fixer la neige… Pour finalement la manger, d’un mouvement bien trop précis pour que ce soit un hasard. Alors que la poudreuse glisse traitreusement dans ta tunique épaisse, te tirant un couinement vaguement aigu, clairement outré.

“VARIN !”

Il ricane, et toi… Toi, tu ne comptes pas laisser ça impuni ! Tant pis pour la chasse, tu fonces sur lui, chassant une fois que tu t’es élancée l’idée de le renverser. Pour bouger un tel volume, il faudrait viser les jambes, les articulations. Plutôt, tu lui fais croire, jusqu’à être assez proche pour lui balancer, d’un mouvement de queue, un paquet de neige en plein visage. Un sourire carnassier étire tes lèvres, tu n’es pas encore parfaitement remise de tes blessures, mais ça ne t’empêche pas de lui bondir dessus, avec la ferme intention que la surprise le fasse basculer dans la neige.

Le cri qui suit le couinement de la draconide fait ricaner encore plus le géant qui n'en regarde plus vraiment la menace qui commence à lui foncer dessus. Il la remarque tard et, malgré la différence de taille, il sait très bien qu'elle a largement les capacités de se venger s'il se défend mal. Il s'attend à ce qu'elle veuille le faire tomber, vu sa course, et il recule d'un pas par réflexe avant de s'ancrer dans le sol, près à tenir bien debout...

Et évidemment, il se mange la neige en pleine tronche en ayant à peine le temps de se protéger de ses bras. Ah, il avait oublié l'avantage pas très fair-play du coup de queue. Ça le fait rire, encore... mais cette fois, son rire est soufflé par le bond de Lilienthal qui le fait tomber en arrière, fesses dans la neige. Il a vraiment fait zéro effort, tiens. Mais c'est bien de souffler et s'amuser comme des gosses.

- Je me rend, Foudre de Guerre ! Désolé pour mon affront !

Qu'il dit en levant les mains comme pour faire patte blanche, la voix clairement taquine. Il aime se foutre gentiment d'elle mais... c'est amical ! Qui aime bien châtie bien, non ?

- Ou alors je dois dire Cheffe de la Griffe Ardente ? T'as trop de titres !

Peut-être qu'il en aurait plus lui-même, si son rôle était connu de tous... mais bon, il perdrait beaucoup en marge de manœuvre si tout le monde se méfiait de lui de peur que le roi ait ordonné leur mort. C'est la grande tristesse dans sa vie. Lui qui aime se mettre en avant, réduit à simple maître d'armes... oh, très bon combattant, certes. Mais lui n'a visiblement pas droit aux titres élogieux. Tss.

Jaloux ?
Peut-être un peu.
Juuuuste un peu.
Ça se sent même un poil dans sa voix.

Il se relève et tapote sur son pantalon pour faire tomber la neige, toujours souriant de leurs bêtises. Certes, le géant est souvent jaloux, mais il est comme ça. Et ça ne l'empêche pas d'apprécier réellement les gens, bien heureusement. Il peut juste pas s'en empêcher...

- Attention à toi, j'ai pas dit mon dernier mot avec la boule de neige... Je suis juste sympa pour pas que tu te fasses trop mal avec tes blessures !

Comment ça, excuse nulle ?

La victoire pourrait facilement être sienne, mais Varin tombe presque gracieusement dans la neige, alors que tu t’attendais à ce qu’il vous retienne. Tu roules à côté, prêt à… A rien. Presque déçue, tu as une petite moue, te redressant alors qu’il égraine tes titres. Ils sont précieux. Tu les as gagnés, à la sueur de ton front, en offrant ton sang et ton être pour Vollheim. Et à présent… Tu n’es qu’une menteuse. Malgré le témoignage des quelques âmes qui ont accepté de répondre après le désastre, tu ne seras bientôt plus que ça. Tu ne supporteras pas d’être trainée dans la boue ainsi longtemps, tu le sais bien. Et quand l’impact sera négatif pour la Griffe Ardente, tu n’auras plus le choix. Quitter avant que Sigrun ou le roi ne te dégagent.

“Oh, t’inquiète, t’auras pas à hésiter longtemps, ils voudront bientôt plus rien dire.”, amère, tu chasses la neige de tes vêtements, consciente que tu n’as pas le loisir d’être malade en plus de tout le reste, malgré le peu de risque vu les températures. “Allez, notre gibier ne va pas arriver tout seul dans notre besace !”

Malgré le noeud dans ton estomac depuis que tu as réalisé tout ça, tu n’en parles pas vraiment. Tu sais que tu continueras, après. A protéger Vollheim, à te battre pour les tiens, même si ton nom doit être hué ou oublié. Ce n’est pas pour t’enchanter pour autant. Il t’enfonce un peu plus en parlant de tes blessures, et tu secoues la main gauche d’un mouvement débonnaire. Tu douilles en faisant ça, mais tes vêtements et tes gants dissimulent les bandages qui entourent encore la brûlure. Les côtes vont presque mieux, que demander de plus ?

“Même sur mon lit de mort, j’te prends quand tu veux comme tu veux, Va’, tu sais bien ! C’est pas trois p’tites blessures qui vont changer ça !”

Tu reprends la marche, les idées bien plus sombres que tu ne le laisses paraître. Varin est un ami, dans un sens. Au moins un bon camarade d’armes. Et si tu suis ta logique jusqu’au bout…

“Après cette chasse, ça serait bien qu’on évite de se voir quelques mois.”

Tu aimerais que soudainement, il y ait des empreintes pour qu’il n’ait pas la possibilité de répondre. Mais la neige est désespérément lisse, la nature désespérément calme. Rien pour éviter ce que tu ne veux pas exprimer réellement.

“Je dis ça pour toi.”

Que ta disgrâce ne l’éclabousse pas.

Varin voulait taquiner, le voilà surpris de voir la mine de Lilienthal devenir plus austère, plus amère. Il voulait plaisanter, mais elle n'a clairement pas la tête à ça. Enfin, pour les boules de neige peut-être, mais pas pour parler. Et là, il se voit mal lui rebalancer une boule dans la nuque. Oups. Le voilà qui s'en veut alors qu'il se relève pour marcher à sa suite. Au moins, il arrive à la faire plaisanter par rapport à son état actuel et il sourit, content.

- J'ai aucun doute sur ça ! Mais j'me laisserai pas faire.

Lui qui pense le moment de malaise passé... eh ben non, en fait. Elle parle de ne plus se voir et il fronce directement les sourcils, venant l'attraper par l'épaule pour la faire s'arrêter avec lui. En douceur, quand même, il pense aux blessures.

- Hey, Lili', tu me fais quoi, là ?

Oui, un surnom, tant pis.
Là, il pense à plus important.

- D'où je t'éviterais, hein ? T'es ma pote.

Il songe à ce qu'il sait de ce qu'elle traverse actuellement. A cette histoire de dragon, de son cavalier qui veut s'en prendre à l'arbre, aux... morts qui reviennent ? Honnêtement, il sait pas quoi en penser. Il a du mal à se dire que c'est vrai, oui, bon. Mais il aurait jamais cru Arvendor capable d'utiliser une arme de l'ampleur de ce qu'ils ont vu il y a quelques années non plus. Les choses sont parfois bizarres.
Et puis il voit pas pourquoi elle mentirait. C'est une guerrière renommée, totalement dévouée à Vollheim, parfaitement intégrée. Pourquoi elle mentirait, hein ? Surtout pour quelque chose d'aussi gros, au point qu'elle ne veuille plus voir ses amis ?

Nan, le truc le plus logique selon lui ça serait une sorte de faux souvenir créé par un état de choc.
Ça, ou alors y'a vraiment un dragon quelque part dans les environs.

Autant ne pas y penser. Dans tous les cas il ne compte pas la laisser comme ça.

- J'suis juste bon à obéir aux ordres moi, tu sais ? Je peux pas aider à changer l'opinion publique sur tout ça. Mais ça veut pas dire qu'j'vais me ranger docilement de leur côté et t'ignorer comme une pestiférée.

Il secoue la tête, presque vexé à l'idée.

- Si on m'ordonne de plus te voir, j'aurais pas trop le choix. Mais d'ici là, je suis encore libre, non ?

Le géant a juste peur d'une chose. Oh, un détail, vraiment.
Admettons qu'il juge cette affaire trop gênante et qu'il veuille la faire taire, qui dit qu'il ne voudra pas la mort de Lilienthal ? Et évidemment, pour ça, il lui demanderait certainement à lui. Et il a toujours été loyal.
Ce serait une situation cauchemardesque. Et évidemment, il se garde bien de parler de ça.

- J'crois bien qu'tu m'as jamais expliqué ça avec tes mots. J'ai juste écouté le Roi en parler. Tu veux bien qu'on s'pose et qu'on discute ?

Il lui sourit, gentiment.
C'est pas parce qu'on est un assassin à ses heures perdues qu'on peut pas essayer d'être un bon ami, non ?

Ton expression se referme un peu plus. Il comprend pas ; c’est justement parce que tu le considères comme un ami que tu dois faire ça. Mais sa main immense t’immobilise et tu soupires, le regard fixé sur la neige.

“Je fais ce qu’il faut.”

Plus tu y réfléchis, plus tu vois l’enfer s’ouvrir doucement devant toi. Tu ne supporteras pas longtemps qu’on te traite de menteuse, qu’on ait pitié, qu’on diminue la menace ou qu’on invalide ce que tu as vécu. Ca va te bouffer, dans tous les cas. Autant limiter la casse pour les autres. Et même si sa loyauté te touche, tu vois sa crédibilité être remise en cause par ta faute, à la longue, les personnes qu’il doit former s’éloigner… Non. Avant qu’on ne lui en donne l’ordre - votre roi ferait-il ça ? - autant limiter la casse.

“Varin. Tu es libre, mais tu dois réfléchir aussi bien à notre royaume qu’à ton avenir.”

Ta voix tremble. C’est infime, mais tu t’en veux immédiatement. Tu dois être inflexible pour Vollheim et ses habitants. Mais il ne comprend pas, il insiste, et tu rends les armes. Certainement trop vite, désireuse d’avoir la possibilité de t’expliquer. Craintive que lui non plus ne te croie pas. Tu as espéré, brièvement, quand les morts ont répondu. Comme si leur parole ne pouvait être mise en doute dans un royaume où ils ont une telle importance. Mais non. Même eux, leurs mots n’atteignent personne.

“Si tu veux… Après tout, tu as bien le droit de savoir, avant de te décider vraiment. Plie le bras, j’en ai marre d’arriver à ton col du fémur.”

Et encore. Sur la point des pieds.

Lorsqu’il obéit, tu laisses éclore tes ailes pour t’envoler rapidement, te poser, contre son torse, regardant dans la même direction que lui. Oh, bien sûr, tu dois peser un peu sur lui, mais tu sais qu’il est assez fort pour te porter un peu. Et tu n’as ni envie de le regarder, ni de te sentir isolée, bien plus proche du sol que lui. Tu attends juste de sentir sa chaleur traverser tes vêtements pour fermes les yeux et te lancer :

“Comme tu sais, on est allés enquêter à cause de l’avalanche sur la cour des Ecailles… On était quatre. La générale Eldrdrakens, moi-même, Vikka, qui est dans l’armée depuis 72, et Benhart, un.. type que connaissait Sigrun, apparemment. Le gars contre qui il y a un mandat d’arrêt. En cherchant, nous sommes passés à travers une verrière, nous étions au-dessus de la cour, à priori… Et à peine avons-nous eu le temps de nous relever, qu’un inconnu nous a alpagué. Il… il était couvert de sang, il y en avait par terre et.. Par le trou qu’on avait fait en tombant, il y avait une tête de dragon qui dépassait. On était coincés. Il a commencé à nous questionner sur l’Arbre Ancestral, à nous dire que c’était un dieu qui voulait pas qu’on s’endorme et qu’il fallait le tuer avant que.. Fin, un charabia où grosso modo, ce qui était clair c’est qu’il voulait s’attaquer à l’Arbre Millénaire et…”, ta voix a un raté. “Qu’il avait massacré les survivants qui avaient refusé de lui répondre. Benhart a changé de côté pour le rejoindre, j’ai.. j’ai vu rouge, j’ai essayé de l’attaquer, mais personne m’a suivi. Vikka m’a retenu et… le type l’a forcé à m’attaquer. Puis il a relevé les morts… Tous, c’est devenu confus, j’ai cru que j’allais me faire tuer par un ami… Et… Il est parti, en profitant de la confusion. ”

Ton regard est ailleurs, sur ce champ de bataille qui n’était plus qu’un carnage. Sur les visages de tes amis, de tes parents dont tu ne parles pas.

“Benhart lui a dit où trouver l’Arbre Millénaire, on… on est sortis de là, et Vikka a utilisé sa pyromancie pour neutraliser les ennemis, c’était le mieux à faire… Mais quand on a voulu prévenir, personne nous a cru. Même en contactant les quelques âmes qui ont bien voulu nous répondre… Personne fera rien. L’Arbre Millénaire est en danger, il y avait un putain de dragon, peut-être contrôlé par ce type, on sait pas, et… et rien.”

Réfléchir à son avenir, hein ? Comme s'il savait de quoi il serait fait. Non, il veut juste vivre, c'est déjà bien, comme but, non ? Et être reconnu pour ses compétences, sa force, sa rapidité, sa...
Ouais...
En fait, lui qui aime tant être vu, envié, jalousé, il se retrouve en effet face à un dilemme moral concernant Lilienthal. S'il reste proche d'elle alors que l'image de la draconide commence à s'effriter, la sienne prendra un coup aussi.

Pendant un instant, un très court instant, il songe à en effet l'abandonner dans ses problèmes.

Mais non, il se reprend vite. Ce tremblement dans la voix de son amie, il est nouveau pour lui. Il ne l'a à peu près jamais vue vulnérable. Si elle lui fait assez confiance pour se montrer ainsi devant lui, il doit être digne d'elle et ne pas la laisser. Et puis quel genre d'ami il serait, hein ? Elle ne demande qu'une épaule sur laquelle s'appuyer.

- Je ne te force pas. Ne me dis que ce que tu es prête à partager.

Qu'il répond en pliant le bras, relativement habitué à ce qu'elle vienne s'installer ainsi pour être à sa hauteur. Il l'accueille avec un sourire gentil, bras ramené contre son torse pour bien la soutenir et lui faire un siège qui a son torse comme dossier. Varin la regarde se poser, se caler contre lui comme dans un besoin de se réchauffer... ou de sentir la chaleur de quelqu'un d'autre ? Parfois, ça peut manquer, quand on est un soldat. Tout le monde a besoin de se sentir entouré, non ?

Et il l'écoute, sans l'interrompre, gardant ses remarques et questions pour plus tard ou jamais, histoire de ne pas la brouiller dans ce qu'elle veut dire. Il a... franchement du mal à comprendre tout ça, cette histoire de dragon, de manipuler deux amis à se combattre, de cadavres qui se relèvent... Qui est ce type, pourquoi s'en prendre à l'Arbre Millénaire ?
Varin remarque le regard vague de la draconide, et ça le peine de la voir dans un état pareil. Il sait qu'il y a des non-dits, comme ses parents qui ne sont pas revenus de toute cette histoire... Orpheline, comme lui, à la différence qu'il n'a pas connu ses géniteurs.
Il se sent con, là tout de suite. Il n'a jamais été doué avec les mots. Et puis comment il doit agir avec elle, pour lui remonter le moral ? Ils ont l'habitude d'être dans l'amour vache, tous les deux, mais là il se voit mal blaguer ou essayer d'alléger le moment.

- ... je suis désolé que t'ais eu à vivre ça. Et je sais pas trop quoi te dire, à part que je comprend pas pourquoi on veut pas vous prendre au sérieux... En un siècle j'ai eu le temps de voir des choses que je pensais impossible se passer, alors pourquoi pas ça ? Et c'est encore plus grave si ça concerne l'Arbre Millénaire.

Il glisse sa main libre vers elle pour la poser sur son dos... ce qui évidemment couvre pratiquement toute la surface. Mais il veut qu'elle se sente en sécurité.

- J'vais pas t'laisser de côté, tu sais ? Oui, je tiens à mon image. Mais si mon image c'est celle d'un idiot qu'a pas crû son amie quand elle l'a prévenu qu'un truc allait arriver à l'Arbre, ben j'en veux pas. J'préfère largement te soutenir.

Peut-être qu'il ramène trop ça à lui, oui. En effet. Il marche comme ça depuis toujours.

- Tu veux qu'on continue de chasser pour te changer les idées, ou tu veux qu'on rentre ? On peut se poser chez moi avec à boire et à manger, tranquillement. Ça peut être bien, si tu veux qu'on en parle plus longuement...

Il a peur qu'elle se sente forcée de parler... Peut-être qu'elle voudra bien aller chez lui, vu qu'il a la chance de s'être trouvé une petite demeure proche du palais. Pas immense, mais très confortable et chaleureuse. Il y fait bon vivre et il a l'habitude d'y inviter des amis. C'est juste que c'est adapté sa taille, chose pas très pratique pour Lilianthel... mais eh, ils trouveront bien une solution.

Ce sera surtout amusant de la voir avec une choppe de la taille de son torse devant elle.

C’est épuisant ; tu as toujours eu cette capacité à revoir les scènes se dérouler sous tes yeux, lorsque tu racontes quelque chose. Tu sais bien que, contre lui, les souvenirs n’auront aucune emprise. Tu peux lutter contre ceux-ci, les raviver en les racontant. Le souci de toute façon, c’est toujours la nuit, quand tu es seule avec tes pensées. Et ton discours s’achève, te laissant ce sentiment de vide incertain. Tu n’oses même pas lever les yeux vers son visage, tassée à moitié contre son torse.

Et c’est un réel soulagement ; tu lui parles, tu expliques, il te croit sans remettre en question ni la véracité de ce que tu dis, ni la dureté de ce que tu as vécu. Tu as un soupir, plus encore lorsque sa main large, abimée par le maniement des armes, comme les tiennes, vient se poser dans ton dos. Varin n’imagine certainement pas à quel point toi, tu as besoin d’entendre qu’il te préfère au fait d’entacher son image. Au fond, il a raison ; quand enfin tous auront la preuve irréfutable que vous disiez vrai - en espérant que rien de dramatique ne soit arrivé - ils seront tous bien cons. Pas que ce soit d’une grande consolation… Tu ne fonctionne pas comme ça, avec ton peuple. Blottie contre ton ami, tu l’écoutes, sans rien dire, jusqu’à ce qu’il t’offre un choix.

Rentrer, admettre à quel point tu es atteinte par tout ça, ou continuer à fanfaronner. C’est fou comme, une fois présenté comme ça, le choix est simple.C’est au-delà de la question d’envie, c’est l’égo qui entre en jeu. La réalité, tu t’installerais bien dans un canapé, avec lui, Moro - ton Ulvgrim - s’il était là, un plaid, un livre à partager. Cerah t’a appris le bonheur de lire avec quelqu’un, t’a trop donné le réflexe de t’appuyer sur quelqu’un. Stupide réflexe. C’est plus dur, de t’écarter, de sauter dans la neige.

“Tu sais bien que si on arrête de chasser… j’aurai l’impression d’être diminuée. Par contre, après, je veux bien qu’on se pose chez toi.”

Un instant, tu hésites, tu te reprends, levant la main pour tapoter son poignet. Rien n’accompagne ce geste, mais c’est ta manière de lui dire que tu apprécies sa proposition, son empathie. Tout ce que tu n’es pas à l’aise pour exprimer, tu aimerais qu’il passe par ce petit geste. Parce qu’en réalité, tu veux expédier cette chasse, à présent, pour passer à la suite qui te semble bien plus importante. Egoïste ? Peut-être.

“Je prends un peu de hauteur, ça nous permettra de mieux repérer des trucs, j’te laisse t’occuper du sol ?”

A nouveau, tu laisses ta magie t’aider à t’envoler, créant ces deux ailes or arcanite pour t’élever rapidement au-dessus de la neige. Définitivement, l’été te nique les yeux et tu soupires doucement, cherchant des traces, des choses suspectes. Le pelage blanc qui ressort un peu plus, sur une zone où la neige a presque fondu et où les roches sombres ressortent plus que d’habitude. Vu la taille de l’animal, c’est trop pour un repas, mais vous pourriez saler la viande, ou la conserver dans la glace. Nourrir ceux qui ont du mal à chasser, aussi… Et la fourrure est plaisante. Blanche, ta couleur préférée pour cet accessoire pourtant indispensable à Vollheim…

Bon. La réalité, tu chasserais même des wollops pour dire “c’est bon, c’est fait, on a chassé”, mais un gros truc comble un peu plus ton appétit. Et peut-être que Varin a repéré mieux…

“Un Vintirak, un peu plus au nord. Pas une proie dangereuse, mais de quoi se faire une bonne bouffe. T’en dis quoi ?”

Elle semble presque fatiguée de la discussion, mais dans le bon sens : elle a déjà pu vider une partie de son sac. Et loin de se laisser abattre, elle réclame de d'abord chasser avant de rentrer. Ça fait sourire Varin, parce que ça veut dire qu'elle n'est pas non plus au fond du gouffre. Si elle voulait juste se rouler en boule et pleurer, ce serait particulièrement inquiétant. Il l'a toujours vue si forte. Les rares qui osent la sous-estimer à cause de sa taille le regrettent généralement bien vite en réalisant la force de la nature qu'elle est, aussi bien au combat que mentalement.

- Avec plaisir. Va voler oui, je vais voir si je trouve quoi que ce soit.

Et puis ça va peut-être l'aider à se remettre les idées en place après avoir tant dit sur ce qui la tracasse. Le géant la regarde s'envoler, jaloux au fond de ces ailes. Il aimerait tant en avoir. Mais pour porter quelqu'un de sa taille, il faudrait une sacré puissance... et puis il est né géant, c'est comme ça. A moins d'un miracle...

Il préfère se détourner du point dans le ciel pour plutôt marcher en observant les alentours. Des empreintes, un arbre gratté, la carcasse d'un repas, n'importe quoi pour trouver un animal. Inutile de chercher compliqué, le but est juste de ne pas revenir les mains vides. Juste pour la fierté de Lilienthal.
Et d'ailleurs, la voilà qui revient, et qui l'informe de la présente d'un Vintirak. Le géant hoche la tête, ravi : c'est la proie parfaite. Pas dure à chasser mais assez grosse pour être un joli trophée de chasse. Il se dit que c'est sûrement l'idéal vu l'état mental de son amie et il attrape l'arc à son dos, ainsi qu'une flèche. Pas son arme de prédilection, mais de loin la plus utile pour abattre une bête. Et puis évidemment, l'arme est à sa taille. Les flèches qu'il peut tirer avec suffisent pour tuer une bête aussi grosse qu'un Vintirak.

- Parfait. Allons-y. Passe de l'autre côté, pour l'intercepter si jamais je rate mon tir.

Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il préférerait que ce soit elle qui tue. C'est bien une des premières fois qu'il est dans cet état d'esprit, tiens. Lui qui veut toujours être celui qui ramène la plus grosse proie, qui a tué le plus vite, qui a tout fait mieux... là il préfère que Lilienthal soit satisfaite de sa chasse, quitte à rester lui-même sur sa faim. L'amitié passe avant tout. Il n'a jamais connu ce vieux dicton que la famille est sacrée, puisqu'il n'en a pas. Lui, il a sa famille choisie : ses amis. Et ils sont plus importants que tout.
Il laisse Lilienthal filer, puis s'avance, lentement. Il use de son aptitude à se mouvoir sans bruit ; chose qu'il maîtrise parfaitement mais qui lui est venue naturellement dans sa jeunesse. Il n'a jamais été doué pour la magie mais... il a ça, et il en est fier. Ses pas se font silencieux, pas un seul craquement, rien. Quand on fait plus de trois mètres de haut, c'est assez fort, non ?

Bientôt, Varin repère l'animal au loin, occupé à manger l'herbe encore gelée qui s'est découverte avec la fonte des neiges de saison. Il hésite. Il a un bel angle de tir, il n'y a pas de vent. S'il ne rate pas son tir, c'est une proie assurée de mourir. Mais il veut que Lilienthal se sente utile. Il a bien compris qu'elle est aussi active que lui, et qu'elle au moins autant de fierté que lui. Donc il veut qu'elle tue. Mais sans qu'elle réalise qu'il a fait exprès.
Elle le connaît, elle sait très bien qu'il sait tirer et ne raterait pas une cible si facile. Il doit être stratégique. Alors il s'installe bien, encoche la flèche, et bande l'arc. Il vise, tire...

L'animal hurle.

Il a une flèche dans l'épaule.
C'est douloureux, mais il peut encore se mouvoir.

Le voilà d'ailleurs qui court en boitant dans la direction opposée au géant, droit vers le lieu où doit être Lilienthal. A elle d'entrer en scène.

Ton sourcil se lève alors que Varin parle de rater son tir. Bien sûr, ça arrive, même aux meilleurs. Mais ça t’étonnerait, surtout vu la taille de ses armes par rapport aux tiennes. Un animal qui fait plus de dix fois ton poids, c’est certain que tu ne vas pas vraiment chasser ça pour toi, même en comptant que tu as un Ulvgrim à nourrir, maintenant. De toute façon, c’est le plus souvent lui qui chasse pour vous, te donnant parfois l’impression de considérer que tu ne sais pas t’occuper de toi-même.

“Autant assurer la chasse, mais je doute qu’il y en ait besoin… ”

Mais puisque le plan est défini, tu ne tergiverses pas. Tu contournes largement votre proie, consciente que le plus dangereux avec sera si elle galope vers toi. Que ce soit un animal calme ne change pas qu’il pourrait te piétiner dans la panique, brisant tes os sans effort. Tu te tasses dans ce que tu peux, surprise comme souvent que Varin soit aussi bon à ça. Votre futur repas est à portée de vue et, après une brève hésitation, tu sors déjà tes deux katars. Ton arbalète ne ferait que blesser l’animal, à moins de lui mettre directement le carreau dans l’oeil. Tu observes. Il y a quelque chose de beau, à voir la vie s’éteindre, ou terriblement familier… mais ce n’est pas ce qui arrive. Tu jures, entre tes dents, sans hésiter pourtant.

Pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit ; le Vintirak te repère, cherche à changer de direction pour fuir mais c’est déjà trop tard pour lui. Tu n’as pas l’intention de le faire souffrir inutilement, tu le rattrapes facilement mais sans voir la plaque glacée qui te fait déraper. C’est pour avoir la classe, tu pourrais dire, mais en réalité c’est pour rattraper comme tu peux le mouvement.

”gore léger”:

Tes yeux pétillent de satisfaction, malgré ton état plus que douteux. Tu n’es de toute façon pas blessée, juste sale. Tes cheveux assombris font d’autant plus ressortir tes yeux, et tu attends le géant pour toucher à la proie, puisque c’est une chasse commune. Brièvement, un flash, de Cerah. La profonde satisfaction d’avoir chassé à l’unisson, la satisfaction charnelle ensuite. Ton regard se détourne, au loin, vers cet Arbre Millénaire lointain et cette contrée qui t’avait brièvement rendue si paisible.

“On s’en est bien sortis ! Ton tir était beau, mais les os sûrement trop épais pour que ça arrive jusqu’au coeur… ”

Peu gênée par ton état, tu observes surtout la bête. Votre proie. Votre repas. Votre problème pour ramener jusqu’à Handrist.

“Hmm… On dépèce ici ou on voit pour le trainer jusqu’à chez toi ? J’ai déjà fait la moitié du boulot, pour les viscères.”

Ça fonctionne comme sur des roulettes. Varin peut la voir arrêter la bête de façon... disons pas adaptée à des gens pas très habitués à la vue du sang. Puis elle achève la bête pour lui éviter de souffrir plus longtemps, tandis que lui-même approche vers elle. Il étire un large sourire et vient lui présenter sa main ouverte pour qu'elle puisse taper dedans.

- Bravo Lilienthal ! Une chasseuse née...

La voir les yeux brillants comme ça lui fait chaud au cœur. Pari réussi. Il a réussi à lui changer les idées, au moins le temps d'une chasse.
Oui, les os, sûrement. Parfait, elle y croit. Varin est ravi de ce petit mensonge et se garde bien de la corriger. Une flèche de cette taille aurait percé les os de la bête sans aucun soucis. Cette fois, son ego n'est pas sa priorité et il approche juste de la bête pour attraper son couteau fait pour dépecer et s'occuper déjà en partie de la carcasse. La peau surtout, pour le cuir et la fourrure. Il trouve ça beau, ce cycle de vie et de mort. Ils finiront tous par y passer, de toute façon. Ce qu'il se demande, c'est s'il aura droit à la réincarnation si chère aux vollhirs. Oh, il a une vie plutôt proches des valeurs de ses pairs oui... mais quand il tue quelqu'un pour le roi, il fait ça discrètement, sans honneur, sans valeur.
Il y songe un instant, mais finit par secouer la tête et sourire vers la draconide.

- Je suis costaud et grand certes, mais ces machins là ça fait genre huit tonnes. Je suis pas encore puissant à ce point tu sais ? Mais merci, hein.

Il en rit. Même sur une luge ou quoi, ce serait compliqué. Mais il ne peut pas en vouloir à Lilienthal, ça ne doit pas toujours être simple d'évaluer la force de quelqu'un de littéralement deux fois sa taille. Cuir récupéré, il roule ça pour la transporter facilement. C'est lourd, mais il s'en occupera.

- Toi, d'ailleurs, tu mérites un bon bain. T'en penses quoi ?

Le géant observe son amie couverte de sang, pas gêné du tout. Mais ça l'amuse de voir que ça ne la dérange absolument pas. Lui-même n'aime franchement pas avoir du sang sur lui. Ça colle, ça sent mauvais, et puis c'est pas franchement joli. Et lui qui aime être beau... Enfin, bref. Il revient s'occuper de l'animal au sol et récupère ce qui les intéresse le plus : de la viande et des tendons pour les armes. Le reste est moins important, et puisqu'ils ne peuvent tout emmener, autant bien choisir. Le reste nourrira d'autres animaux, pour le plus grand bien de la nature.

- Je pense qu'on peut promener tout ça, non ?

Il attache la fourrure roulée avec deux lanières pour faire tenir ça dans son dos, et s'assure que ça ne bouge pas quand il se penche pour récupérer les morceaux de viande les plus massifs. Comme... la patte. Parce que si Varin n'est pas spécialement gourmand, il ne dira jamais non à un jambon à la broche. C'est sûrement un de ses mets favoris.

- Direction chez moi ?

Enfin, le géant se redresse et s'étire rapidement le dos avant de se remettre en route. D'ici un petit moment, ils seront autour de la table, profitant du fruit de leur chasse avec une bonne boisson, un feu bien chaud, à rire de la vie. Les moments favoris de Varin. Il aime les bonheurs simples. La simple idée le réchauffe. Il aime cette vie. Tellement fort.

-Si tu veux voler pour passer devant, je vais pas t'en vouloir ! Limite je peux te filer ma clef si tu veux aller te préparer un bain et allumer le feu !

Surtout qu'avec ses grandes jambes, il est bien plus rapide qu'elle à pied.

Les compliments te touchent ; te font du bien, emmenant ton esprit un peu plus loin de ce qui te travaille depuis trop longtemps sans pouvoir rien y faire. Et si tu laissais tomber, si tu abandonnais parce que tu es impuissante, tu ne serais pas toi, tu ne serais pas là où tu en es. C’est l’essence même de ton être, mais tu peux t’en détourner, quelques heures, pour te reposer. Aucun guerrier, même en s’abandonnant au berserk, n’est capable de combattre bien longtemps s’il est épuisé. Tu as un sourire un peu désolé en songeant à tout ce que vous allez laisser derrière, mais tant pis.

“Alors on le coupe en deux et… on se sert d’une partie comme d’une luge….?”

Mais vous décidez plutôt de prendre ce qui vous intéresse ; tu n’es pas en reste pour préparer la bête, que ce soit pour le dépecer ou te charger des biens précieux. Quelques kilos de viande, les plus tendre a ton goût, un grand morceau de blanc qui pèse agréablement sur ton dos. Bien sûr, tu ne transporteras pas le cuir, une cuisse, les tendons, de la viande pour trois semaines (avec une légère exagération), mais tu fais ta part, voilà tout. La remarque sur le bain te fait froncer le nez, vaguement vexée comme s’il t’avait dit que tu puais, et tu le regarde de haut en bas.

“Oui enfin après avoir décarcassé un Vintirak, tu sens aussi la mort, hein… Mais j’avoue, ça va commencer à sécher et gratter, ce sera une horreur si je lave pas tout ça rapidement.”

Ce n’est même pas une figure de style ; c’est cette odeur particulière qui s’accroche, malgré la propreté de l’homme. C’est ce qui attire les bêtes sauvages ensuite, qui met en danger. Mais… mais lui au moins n’a pas joué à miss T-shirt ensanglanté. Vous commencez à avancer, plus chargés, et sa proposition te fait réfléchir, pas longtemps. Le plaisir d’arriver dans une maison chaude, avec quelqu’un qui attend… Il n’y est peut-être pas sensible, toi tu as toujours aimé ça. Tu dois pouvoir le remercier comme ça…

“Faisons comme ça, oui. Ca m’évitera de passer une heure… Enfin, tu sais, le sang, les cheveux, tout ça…”

Tu récupères la clef, t’envolant d’un mouvement d’ailes magiques pour filer directement chez Varin. La serrure est haute, presque trop pour toi, et tu jures en te mettant sur la pointe des pieds. Tu n’avais jamais fait attention, usuellement c’est lui qui t’ouvre. La maison est grande, très grande par rapport à toi, chaleureuse. L’âtre central est éteint, tu fais quelques aller-retours dans la réserve extérieure pour ramener des bûches et t’occuper de ce que tout vollhyr sait faire : allumer un feu. Ceci fait, tu furettes vers la cuisine pour déposer ta part de viande, songeant brièvement à préparer quelque chose avant d’abandonner. Le plan de travail est adapté à la taille de Varin, les outils à sa main, tu n’es même pas sûre de savoir où sont rangées les broches. Abandonnant la tâche, tu ranges simplement la viande dans la zone réservée à cet effet, avant de passer côté bain.

Là aussi, la baignoire est adaptée à sa taille, et tu t’actives pour la remplir d’une eau bouillante, réchauffée par les pierres vollhyrs qui facilitent vos vies de beaucoup. Pendant ce temps, sans réelle pudeur, tu te déshabilles en songeant qu’une tunique fera l’affaire vu l’état des vêtements. S’ils n’étaient pas déjà si sombres, ils auraient été reteint à coup sûr, et les taches auraient été une horreur à retirer… mais qu’importe. Tu poses tout en tas, comme pour prendre le moins de place possible, avant de te laisser glisser dans l’eau. Un soupir de bien-être se traverse lorsque l’eau décolle enfin le sang, et tu t’immerges facilement - il suffit de plier un peu les jambes pour que l’eau te submerge entièrement. Tu es d’ailleurs encore en train de tremper lorsque la porte s’ouvre à nouveau. Si c’est quelqu’un d’autre que Varin, tes armes sont à portée de main, mais…

“Je suis dans l’eau !”, un sourire, alors que tu t’accroches au bord de la baignoire pour voir si Varin passe le nez à travers l’encadrement de la porte. “Tu as pu rentrer sans encombre ?”