Les flocons de neige vous arrivent dans le visage sous la forme de vagues qui vous fouettent le visage. Rien d'anormal ici, vous endurez ça depuis le début de la journée. Cependant, vous ne pouvez que constater que lesdites vagues sont désormais teintées de rouge laissant des marques sur votre peau comme si vous vous étiez pris directement un jet d'hémoglobine. Peut-être cela même enchante Kethry ?

Le ventre à plat contre la neige. Le Grammung couine de douleur. Il perd en activité. Les flammes du guandao de Sigrun l’ont rendu aveugle, la rétine calcinée comme ce géant croisé plutôt dans le chemin de Brattsti.

En fin de compte, la créature, aussi mythique soit elle, n'a rien pu faire. Votre chasse était bien préparée. Certes, sans aide, vous y auriez peut-être laissé votre peau. Mais pas même un Voldrak aurait pu s’en sortir avant tant d’acier dans son corps pour le maintenir au sol. Circonstance qui serait désastreuse pour le roi des cieux. Et sur ce point le Grammung n’a rien a envié au Voldrak. Il est l’un des prédateurs du ciel. Mais entre ça, et la coordination à la fois exemplaire et inespérée de votre groupe, les éclairs écarlates cesse de crépité. Bientôt, plus rien…

Les cris de victoire des chasseurs sont ressentis. Lorsque soudain, le Grammung se remet à bouger, d’une force inouïe, il brise les chaînes dont il n’avait pas su se défaire. Complètement estropié, il plante ses griffes à même le sol pour se traîner comme une créature difforme, presque serpentine sur l’instant. Pourtant, vous auriez jugé qu’il était mort ! Et c’est le cas. Vous assistez à l'ultime râle d’agonie du Grammung, une créature faisant honneur à l’esprit Vollhyr, même dans la mort.

Le cadavre animé est en train de se ruer vers Kethry, ne pouvant se fier qu'à son odorat, il ne distingue que l’odeur de la mort. Et toi, damné, tu empestes le sang.

Alors que la cheffe des armées fait barrage de son corps dans un acte de sacrifice héroïque.

L’intégralité des chasseurs est sous le choc. Il hurle le nom de leur célèbre meneuse d’homme. Persuadé qu’aujourd’hui sera finalement un jour à marquer d’une pierre noire.

Mais dans ces élans de précipitation se démarquent les vrais héros. Et outre l’action désintéressée de Sigrun que de sauver ce damné qui quelques jours auparavant était encore un inconnu et qui demeure ce jour, qu’un invité dans votre vaste royaume des montagnes. C’est bien une énième personne qui allait s'illustrer.

Aussi doué, sois l’invocateur. Matérialisez une créature aussi massive qu’un Jordhvelv relève de l’exploit. Mais dans cet instant critique, comme si toute la magie de ces terres avait afflué par hasard dans un même flux qui passait par là, une personne ici présente pouvait accomplir ce miracle. Néanmoins, la nature instable d’une telle incantation restait imparfaite.

Alors sous les yeux ébahis de tous. Le ver des profondeurs n’apparaît pas… Dans les airs, a sa place se matérialise un Daoyu? Vous êtes témoins de l’exploit, mais également de l'inhabituelle scène qu’est de voir une tortue géante de prêt d’une tonne s’écraser de dix mètres sur le corps fumant d’un Grammung qui refusait de mourir. Un spectacle que vous ne verrez qu’une seule fois dans vos vies.

Le souffle du choc fait voler les cheveux de Sigrun qui se trouve à seulement quelques centimètres de la collision salvatrice. Sauvée in extremis par l’invocation imprévue de ton amie.

Par cette action, Visenya sera reconnue à jamais dans tout le royaume comme l’invocatrice émérite qui sauva la générale suprême des armées Vollhyr.

Après les acclamations, vos pouls, redescendent à la normale. Vous constatez enfin (et pour de bons) votre victoire. Vos camarades chasseurs vous annoncent que la victoire vous revient de droit et vous encouragez à vous récolter les écailles du Grammung afin de les rapporter à la forge d’Eldur.