- message #10372
Une ride discrète se creuse entre les sourcils de Neave alors qu’elle contemple votre manège. Sa réaction se fait toutefois attendre, à croire que ses pensées sont plus importantes que vous. Kethry, vous sentez que sa caresse est plus crispée, un moment succinct dont vous n’êtes probablement pas la cause vu la tendresse du regard qu’elle relève vers vous.
— Hélas, je me suis résignée : il n’y aura pas de retour pour moi, ce qui signifie que jamais vous ne pourrez fouler ces terres. Quant à cette Tour… Jusqu’à présent, son influence semble n’être qu’une fabulation répétée à l’envi, érigée au rang de vérité malgré l’absence flagrante de tout acte concret.
Elle porte votre main à ses lèvres et y dépose un baiser fugace. Lorsqu’elle se lève ensuite, ses onze – onze ? – suivants se reculent d’un pas en s’inclinant avec révérence. Elle vous invite d’un geste élégant à s’asseoir à sa place, vous laissant l’occasion de constater que l’assise du trône est d’une dureté sans pareille.
— Votre proposition est tentante, Lise.
À la manière dont elle fait rouler votre prénom sur sa langue comme un fruit bien mûr, vous devinez qu’elle savoure ce délice que vous avez tenté de lui dissimuler de la plus inélégante des manières.
— Toutefois, un collectionneur cherche souvent à enrichir sa collection personnelle, au détriment de celle des autres. Pour ma part, je ne suis pas contre le partage, bien au contraire c’est ainsi que l’on atteint la grandeur. Mais avant cela…
Le décor fait bien plus que vaciller, cette fois. Lise et Kethry, vous voilà seuls dans la pièce en vieilles pierres désormais inhospitalière, l’un assis sur une modeste chaise en bois, la seconde pouvant apprécier un silence ô combien reposant. En effet, vous aurez beau regarder autour de vous, Raja est absent.
De même que le reste de la cour et sa représentante, dont la voix mélodieuse vous parvient encore.
— … prouvez-moi que c’est ce que vous désirez vraiment. Retrouvez-moi plus profondément encore dans ce dédale, ou allez secourir ce médiocre personnage – j’imagine que vous pourrez vous guider à sa voix. C’est l’un ou l’autre. Sachez qu’il ne doit ce sursis qu’à l’attachement que je vous porte, bien que je doute que cela suffise à lui inculquer un tant soit peu d’humilité…
Vous entendrez la grille s’ouvrir au bout du couloir, vous permettant de rebrousser chemin alors que Neave vous adresse une ultime parole :
— Le choix est vôtre : à vous de le faire en votre âme et conscience.
Raja, à peine une main se referme-t-elle sur votre épaule que vous vous trouvez brutalement transporté ailleurs. Vous voudriez qu'on vous décrive ce nouvel environnement ? Vous allez devoir vous fier à vos autres sens, car vous êtes plongé dans une obscurité totale. L'odeur qui vous assaille est celle d'une humidité rance, imprégnant l'air d'effluves de gangrène, au sens propre comme au figuré. Le sol sous vos pieds est glissant, visqueux même. Si l'idée vous vient de longer les murs, vous découvrirez successivement trois choses : ils sont humides, la pièce est si petite que vous ne pourriez pas vous y allonger – non que vous en ayez envie, vu ce que vous devinez sous vos semelles – et enfin… il n'y a pas de porte.
résumé
N'oubliez pas d'écrireDate limite de réponse : mardi 25 juin, 23h59.
- message #10380
A droite, à gauche.
Raja n’est plus là.
Ni les fidèles.
Ton coeur loupe un battement mais tu te reprends rapidement pour écouter la femme. Un ultimatum terriblement alléchant mais surtout mortel. Tu n’es pas dupe : si tu acceptes, tu ne pourras pas sortir d’ici. Elle est une lionne, aussi envoûtante que terrifiante mais tu l’es tout autant pour ne pas tomber dans ce piège.
Un coup d’oeil au maudit t’accompagnant, puis un rire amusé à sa remarque sur l’ancien capitaine.
«
Tu recules d’un pas, puis un deuxième.
«
Si tu restes ici, elle te croquera.
«
Une référence, un dernier coup d’oeil à Kethry avant de presser le pas dans le sens inverse. Chercher Raja ? Oh qu’il se débrouille, ton rapport est bien plus précieux. Tu n’as peut-être pas trouvé ce que tu voulais ici, mais cette découverte risque d’être … bien plus palpitante encore.
- Résumé:
- Lise remercie Neave mais refuse son offre pour ne pas se faire croquer ; pourtant elle ne va pas chercher Raja pour autant et préfère se montrer égoïste.
- message #10383
“Sois un peu plus ouvert… ”, supplique basse, douce.
Mais tu n’es qu’un spectateur entre eux. Ce n’est pas grave, tant que tes doigts restent entre ceux de la Reine, tu es bien. Tu laisses Lise prendre la place qu’elle souhaite, ce n’est pas un défi, un combat pour qui aura le plus de miettes d’attention, après tout. Si ? La main autour de la tienne se crispe, et tes yeux offrent, brièvement, tout ce que tu peux pour la rassurer, la calmer. Tu voudrais la rendre heureuse. Tes yeux qui la quittent pour se baisser, blessé, alors qu’elle réfute l’influence de la Tour. Tu voudrais bien que ça ne soit qu’une affabulation ; tu ne serais pas comme ça, alors… Et la tristesse t’envahit plus encore en apprenant que vous - elle - ne partirez pas. Ton silence n’est pas très important, mais tu t’installes, là où Neave était l’instant d’avant, sans comprendre le mouvement. Il y a trop de choses, dans ton crâne comme dans ton coeur. Tu cherches le vrai, alors que tout change à nouveau. Ton siège reprend ses allures de simple chaise. La main qui tenait la tienne n’est plus là, la solitude t’écrase brièvement : il ne reste que Lise, des explications succinctes. Un choix, surtout, que tu aurais voulu ne jamais avoir à faire.
“Lise !”, elle ne t’emmène pas. “Tu.. Tu vas chercher Raja ?”
Sa réponse te glace, et bientôt tu es seul, face à ton choix. Suivre, espérer trouver une petite place. Rebrousser chemin, aider quelqu’un qui ne le ferait pas pour toi. Tu ne sais même pas pourquoi tu hésites. Ta silhouette se recroqueville sur le siège, alors que l’inéluctable te frappe. Tu voudrais partir, laisser tout derrière toi et suivre la voix de Neave. Égoïstement, tu aurais voulu qu’elle t’emmène, preuve qu’elle te désire à tes côtés, preuve que tu aurais eu ta place, là-bas.
Mais, très certainement es-tu le plus grand frein à ton propre bonheur.
Cachant ton visage dans tes mains aux doigts longs et fins, tu laisses couler ta frustration, ta peine, ta déception. Il n’y a personne pour te voir, après tout, alors qu’importe ? Tu ne sais même pas si c’est le manque de son contact, comme un sevrage brutal, la solitude, la réalisation que tu te sens coincé, pathétique. Tu finis par t’essuyer les joues, ramener deux bras sur tes épaules pour les frotter, chercher une chaleur factice que tu pensais avoir trouvé.
“Je suis désolé.”, ta voix basse résonne dans la pièce vide. Peut-être qu’il n’y a plus personne pour t’écouter de toute façon. “Je voudrais venir, et je suis pas encore sûr de ce qui me retient de vous suivre… Si c’est la peur, si c’est que je suis tellement bien dressé que même face à une porte ouverte, je suis pas foutu de m’enfuir. Ca fait ça, chez certains chiens. Mais… J’ai déjà sauvé Raja. Et si cette fois je tente rien… Je m’en voudrais. Je pourrais pas profiter de tout ça, si c’est gagné sur la vie d’un ami.”
Il t’aurait sacrifié, lui.
Lentement, tu te lèves ; l’une de tes mains est toujours serrée sur ta torche, et tu t’en sers pour balayer la pièce du regard. Silencieusement, tes lèvres prononcent un “au revoir”. Pas un “adieu”, tu refuses de t’y résoudre…
Résumé : Kethry aurait voulu partir avec Neave, mais préfère aller aider Raja ; lui-même ne sait pas si c’est l’excuse dont il se sert pour ne pas être libre ou si c’est la réelle raison de son choix.
- message #10400
Ce changement d’état a eu pour conséquence une césure dans ta rage montante. Et pourtant, tu ne tardes pas à remonter dans les tours, même si tu échappes à la gangrène sanglante, ton affliction, de par ce changement soudain.
Alors tu reprends. « Putain ! Je vous l’avais dit, mais pourquoi personne ne m'écoute ?! » Toujours le poing serré autour de ton arme de pugilat, tu frappes le mur de briques que tu devines le plus proche. Quelques secondes, plus tard, tu hurles de plus belle « Eh Oh? » Finalement, tu te dis que tu ne sais pas où tu es et que personne ne viendra te chercher. Ceux qui restent ne seront probablement pas tes amis, alors autant se faire discret.
« Les connards… »
Parles-tu de tes compagnons qui t’ont abandonné ou bien des Unseelies, les deux peut-être ? Tu te résignes, tu as survécu seul longtemps même en t’entourant d’un équipage, tu étais seul avec du monde autour, les deux seules personnes que tu as estimées, la draconide et ton quartier-maître, on finit par te trahir. Tu souffles. Très bien, tu continueras seul, une fois de plus. Alors tu serres ton poing et avance dans l’inconnu bien décidé à survivre… Sans pour autant savoir que Kethry est à ta recherche.
- Résumé:
- Raja échappe à la soif de sang en se faisant téléporter. Il relativise, passe en mode survie et se met en quête d'une sortie.
- message #10423
Ainsi donc, vous avez choisi de tourner le dos à celle qui vous a tendu la main.
Votre noblesse d’âme – ou votre crainte à demi inavouée – ne vous récompensera pas. Car si un cri lointain et étouffé vous confirme que votre comparse est quelque part dans les catacombes, le silence pesant qui suit vous empêche de le localiser. L’ambiance des lieux exacerbe le moindre bruit, l’absence apparente de Neave rendant ces murs plus oppressants encore.
Si vous l’appelez, elle ne vous répondra pas. Vous avez fait un choix.
Et pourtant.
Kethry, vous seriez bien incapable de dire pendant combien de temps vous avez erré dans ce labyrinthe de silence, de moisissure et de corruption. La folie semble vous guetter à chaque tournant. Peut-être, inconsciemment, avez-vous fini par vous enfoncer plus profondément encore, comme elle l’a espéré. Et puis, soudain, alors que vous êtes à deux doigts de craquer, une main se referme sur votre épaule, et vous voilà à l’entrée des catacombes.
Seul. À l’air libre.Sain et sauf.
- [TW: claustrophobie + suffocation]:
- Raja, de votre côté, le silence qui vous aurait été salvateur plus tôt est devenu l’outil qui creuse votre tombe. Les ténèbres sont si épaisses que lorsque vous étendez vos bras, vos mains sont avalées par elles. Lorsque vos jambes refusent de vous porter davantage, vos membres heurtent les parois humides et visqueuses. L'air est vicié par une odeur de mort et de pourriture, comme si les murs eux-mêmes suintaient de cadavres en décomposition. Vous sentez la moisissure qui s'infiltre dans vos poumons à chaque respiration, chaque inspiration devenant une lutte pour ne pas suffoquer. L'angoisse vous étreint, un serpent invisible qui serre et serre, et le silence est ponctué par des grattements indistincts, peut-être réels, peut-être le fruit de votre imagination qui se détraque. Vous jureriez que les murs eux-mêmes chuchotent pour se moquer de vous.
Les raclements au-dessus de vous se font plus fort, et alors que vous n’y croyiez plus, la lumière inonde ce qui a bien failli être votre dernière demeure.
La première chose que vous verrez, ce sont les visages perplexes penchés vers vous. La seconde, une fois que les secours vous ont extirpé de là, est une potence imposante – celle qui a raclé la trappe au-dessus de votre tête. Si vous aviez le maigre espoir qu’elle n’ait pas servi, celui-ci s’envole dès que vous êtes remis debout. Sur l’estrade en bois, impossible à voir en contrebas, gît un corps récemment décroché, la corde encore serrée autour de son cou. Votre instinct, même s’il ne vous a pas été de bons conseils jusqu’à présent, vous indique qu’il s’agit là de l’homme que vous auriez pu, que vous auriez dû sauver, si seulement vous aviez consenti à écouter son appel à l’aide au lieu de céder à cette impulsivité qui ne vous amène décidément rien de bon.
Récompenses
L'histoire vivante #02 se termine, merci à tous pour votre participation. On espère que l'event vous aura plu et que vous avez passé un bon moment avec vos partenaires de rp ! On vous glisse vos petites récompenses :-
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- message #0